La révélation par France 2 et Le Monde de l'existence de fichiers portant sur plus de 200 personnalités notées en fonction de leur proximité supposée avec Monsanto fait des vagues. Le Monde et Radio France ont engagé des actions en justice pour déterminer les responsabilités. «Ficher nos journalistes est inacceptable : je dénonce ce type de méthodes !», a tweeté Sibyle Veil, PDG du groupe public. Deux agences, Publicis Consultants et Fleishman-Hillard (Omnicom Group), ont été citées par les médias pour leur concours au lobbying de Monsanto. Le président de Publicis Consultants, Clément Léonarduzzi, a précisé qu'il s'agissait de données publiques mais a déclaré à Stratégies qu'il avait diligenté un audit interne sur un travail argumentaire et cartographique réalisé entre octobre 2016 et avril 2017 pour 20 000 dollars, alors qu'il n'était pas en fonction. Il condamne les pratiques qui consistent à édifier des listes sans le consentement préalable des intéressés. Fleishman-Hillard est plus précisément mis en cause pour avoir établi une liste de 200 noms avec des adresses privées, des numéros de téléphone sur liste rouge et à les classer, dans un document visant 74 cibles prioritaires, suivant des critères comme «alliés» (5), «potentiels alliés à recruter» (26), «à éduquer» et «à surveiller» (10). Sur 239 personnes présentes sur deux fichiers, 91 sont des journalistes. Bayer, propriétaire de Monsanto depuis juin 2018, a expliqué avoir rompu son contrat avec Fleishman-Hillard qui a déclaré, de son côté, n'avoir connaissance «d'aucun agissement non conforme qui serait le fait de nos collaborateurs».

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