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Après le transfert de son coeur de métier à l'opérateur Verizon, Yahoo deviendra une société d'investissement dont Marissa Mayer a été débarquée du conseil d'administration. Elle est censée rester CEO des activités qui partent chez l'opérateur, mais pour combien de temps ?

Son arrivée avait suscité bien des espoirs. Hélas: le groupe Yahoo a confirmé lundi 9 janvier que sa patronne Marissa Mayer ne resterait pas au conseil d'administration de la société d'investissement qu'il deviendra après la vente de son cœur de métier à l'opérateur de télécoms Verizon.

D'après un document boursier, l'entreprise qui conservera les actifs financiers non rachetés par Verizon (c'est-à-dire essentiellement la participation dans le groupe chinois Alibaba) sera rebaptisée Altbaba et réduira la taille de son conseil d'administration à cinq membres. Les six autres membres actuels du conseil, dont Marissa Mayer et le cofondateur de Yahoo, David Filo, ont annoncé leur intention de partir.

Mais Yahoo restera la marque des services qui partiront sous le giron de Verizon. Yahoo Sport et Yahoo Finance continueront ainsi d’exister avec, normalement, Marissa Mayer en tant que CEO.

Sauvetage raté

Dès l'annonce de la transaction avec Verizon, celle-ci avait laissé entendre qu'elle allait rejoindre l'opérateur télécoms avec le reste des équipes. «Personnellement, j'ai l'intention de rester. J'aime Yahoo et je crois en vous tous. C'est important pour moi de voir Yahoo entrer dans son prochain chapitre», avait-elle indiqué dans un message envoyé à l'époque aux salariés.

Mais a-t-elle réellement voix au chapitre? Arrivée en 2012, et attendue comme le messie, elle n’a trouvé aucun moyen de relancer la société américaine, au point de la mener à la vente - et dans des conditions houleuses. Verizon avait annoncé l'été dernier son intention de racheter pour 4,8 milliards de dollars le cœur de métier de Yahoo, à savoir ses activités de publicité en ligne ainsi que ses sites internet comme Yahoo Mail ou Yahoo News.

Un milliards de comptes volés

Mais ce rachat ne se fera pas sans douleur. Certains observateurs ont spéculé sur des efforts de Verizon pour réduire ce montant, voire renoncer totalement à l'opération après la révélation d'une série de cyberattaques de très grande ampleur sur le groupe internet.

En septembre, Yahoo avait reconnu que 500 millions de ses comptes d'utilisateurs avaient été compromis lors d'une cyberattaque datant de 2014. Et, en décembre, il a admis qu'une autre cyberattaque, en 2013 cette fois, avait frappé plus d'un milliard de ses utilisateurs.

Malgré la première révélation de piratage, Verizon s'était dit prêt fin octobre à mener à bien la transaction mais avait prévenu qu'il ne le ferait pas «aveuglément». Après la seconde en décembre, il avait assuré qu'il attendrait «d'évaluer l'impact de ce nouvel épisode avant de parvenir à des conclusions finales». Il attendra sûrement également, avant de savoir ce qu’il fera de Marissa Mayer

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