Dossier Design
Magasin connecté, internet des objets, big data: face aux évolutions technologiques, les agences de design recrutent des profils qui n'existaient pas il y a cinq ans.

«Aux débuts de Seenk, on parlait encore de multimédia», se souvient Clément Derock, cofondateur de l'agence en 2000. Le mot semble bien galvaudé à l'heure des smartphones et de l'internet des objets. Spécialisée dès l'origine dans l'identité mobile (pour Lacoste, PSA Peugeot Citroën, Vinci…), Seenk a investi depuis trois ans le champ du big data. En partenariat avec la société américaine Findability Sciences, qui collabore avec le géant de l'intelligence artificielle IBM Watson, l'agence est capable de proposer à ses clients de nouveaux services issus du traitement de données à grande échelle sur les réseaux sociaux. Via sa cellule d'innovation Seenk Lab, elle a développé une application mobile sur la mode, Wearing, qu'elle est en train de présenter à des distributeurs. «Contrairement aux moteurs de recherche classiques qui utilisent des filtres par mots clés, nous répondons aux requêtes dans un langage naturel, explique Clément Derock. Par exemple, l'utilisateur peut demander: “Que porter pour un mariage cet été en Toscane?” et l'application va trier parmi des milliers de données pour délivrer la réponse la plus pertinente.»

La technologie induit de nouvelles compétences en interne: développeurs, designers digitaux, designers UX (user experience). «Il y a cinq ans on ne trouvait pas ces profils. Les designers graphiques d'aujourd'hui sont des digital natives», souligne le cofondateur de Seenk.

Digital natives

Chez Brandimage, un recrutement est en cours pour intégrer trois jeunes directeurs artistiques. Delphine Dauge, directrice de l'agence, a identifié trois types de profils: «Les “do-iteurs”, qui sont dans le faire, le prototype, l'impression 3D; les designers d'expérience connectée, qui imaginent des packagings ou des points de vente augmentés; et les imageurs 3D, qui scénarisent une idée par le motion design.» En architecture commerciale, Market Value a recruté un chef de projet digital capable de faire le lien entre les architectes de l'agence, les responsables informatiques des clients et les start-up technologiques partenaires. «Nous sommes passés du magasin présentoir au magasin expérience, témoigne Philippe de Mareilhac, le directeur général de Market Value. Un architecte doit penser le parcours client global, qui passe par le point de vente mais aussi le site internet, l'application… D'où l'intérêt d'intégrer un motion designer capable d'appliquer les codes de la marque dans son univers digital et physique.» Les agences savent aussi s'entourer de compétences en fonction des projets, sans forcément les embaucher.

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