Talent à suivre
Cette autodidacte s’est forgé une identité d'illustratrice adepte de calembours, de proverbes et de citations.

De son trait simple et naïf, Melody Leblond, 30 ans, a fait du «wording» sa marque de fabrique. À l’encre de chine, et parfois à l’aquarelle, elle croque jeux de mots, proverbes et autres citations, en les agrémentant simplement d’un dessin de loup, devenu sa mascotte. Elle fait d’ailleurs beaucoup de jeux de mots autour du «loup», comme «Je suis loup-bertine» ou «Comme un loup-ragan». Sorte de Ben au féminin, elle se dit toutefois plus inspirée par les dessinateurs Sempé ou Jean Jullien, qui, comme elles, privilégient «les traits simples, instinctifs, qui vont droit au but».

Cette sobriété artistique est sa manière de pallier son absence de bases, puisqu’elle n’a jamais pris de cours de dessin. Diplômée de l’Iscom, Melody Leblond commença sa carrière professionnelle comme assistante directrice artistique au sein de l’agence de publicité Leg puis comme rédactrice en chef du magazine musical Start-up. Elle ne dessine alors qu’à titre privé. Mais en 2010, à l’occasion d’une première exposition au café-restaurant Sésame, près du Canal Saint-Martin, elle franchit le pas et se lance dans une carrière d’illustratrice. Elle enchaîne alors plusieurs expositions, au Batofar, au Blackbird Tattoo et à l’Atelier Meraki. Ses dessins sont actuellement aussi présentés au sein de la Beautiful Gallery de l’agence TBWA jusqu'à mi-mai.

Repérée en 2015 par la start-up spécialisée dans la livraison de repas Frichti, qui lui confie sa première commande, elle imagine des jeux de mots articulés autour de la nourriture et de la musique, comme «Alors, on mange», ou «Food sentimentale», dessinés sur des assiettes en porcelaine. Dans le même esprit, elle crée «Lait it be» ou «Shine bright like almonds» pour Le chocolat des Français sur des enveloppes rectangulaires de tablettes au chocolat. Pour la marque de bijoux Ma Demoiselle Pierre, elle dessine notamment sur un Tote Bag.

Multisupport

«J’apprécie le fait de travailler sur des supports et des formats différents, de devoir adapter mon dessin et mes idées sur tous ces objets», assure-t-elle, avant d’ajouter qu’elle a aussi dessiné sur des sweat-shirts, tee-shirts et casquettes pour la marque de vêtements Rad, ou encore travaillé sur ordinateur pour le programme du festival de musique «Cabourg, mon amour».

Véritable passionnée de musique, elle s’enthousiasme à l’idée de travailler sur des pochettes d’albums ou sur des affiches des festivals de musique. Mais elle ne dirait pas non à d’autres collaborations avec des marques de mode, comme Kenzo, Carven ou Devastee. «J’aime travailler pour d’autres artistes, c’est-à-dire des gens qui créent aussi, et ne pas faire juste du marketing», résume-t-elle. Sans pour autant oublier ses travaux personnels, puisqu’elle envisage de sortir un livre regroupant ses illustrations autour de thématiques particulières, dès septembre prochain.

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