Design
L'entrepreneur français Bertrand Massanes, ex-marketeur passé par Danone et Reckitt Benckiser, ouvre une filiale à Paris de son agence de brand design fondée à Barcelone.

«Pourquoi Little Buddha? Parce qu’il y a beaucoup de petits Picasso sur le marché…» La formule est provocatrice, à dessein. Il s’agit de marquer vite et fort les esprits pour présenter l’enseigne de brand design qui ouvre ces jours-ci à Paris.

Elle est pourtant née sur les Ramblas, fondée en 2007 par l’entrepreneur français Bertrand Massanes. Celui-ci revendique fortement sa première vie de marketeur, tout d’abord au sein de la division internationale de Danone Paris («Un groupe qui me faisait rêver lorsque j’étais étudiant en commerce», confie-t-il) et Danone Londres, puis en tant que marketing manager chez Reckitt Benckiser. «En travaillant chez l’annonceur, je me suis aperçu qu’il existait une sorte de malentendu initial: bien souvent, en agence, on ne comprenait pas le jargon marketing… Moi-même, à l’époque, on a dû m’expliquer ce qu’était une image vectorisée…», avoue Bertrand Massanes.

Un passage chez Havas, où il officie en tant que directeur général de l’agence MGP Art, l’encourage à réconcilier les univers, marketing, branding et design, avec en tête, des modèles comme les agences Pearlfisher ou We are bulletproof. Toujours à Barcelone, où Bertrand Massanes avait été envoyé par Danone au sein du département marketing des produits frais, poste occupé jusqu'en 2001. «C'est une ville de design, avec de nombreuses écoles très réputées, rappelle le patron de Little Buddha. C’est aussi une ville où le coût de la vie est raisonnable, ce qui nous permet d’être compétitifs. Même si nous ne nous positionnons pas du tout comme une agence low cost!»

Des bureaux à Madrid et à Londres

Mais si la vie est douce dans la capitale catalane, «les prix sont bloqués depuis la crise de 2007 et les pratiques commerciales deviennent difficiles, regrette Bertrand Massanes. Quand on facture 100 000 euros en Grande-Bretagne, on va facturer 10 000 euros en Espagne… Nous souhaitons nous implanter dans des pays où le design est bien valorisé.»

Little Buddha, qui compte 40 salariés, avec des équipes à 70% féminines composées de profils internationaux (un directeur artistique brésilien, un directeur de création australien, une directrice de production argentine…), compte déjà des bureaux à Madrid et à Londres. Son bureau parisien sera dirigé par Antonia Ceppi, global strategy director et Denis Conaut, strategy director. La première a passé dix-sept ans chez Nestlé, le second a officié quinze ans chez Unilever, L'Oréal et Kellogg’s. «Mon objectif est de salarier cinq personnes à plein temps», annonce Bertrand Massanes, qui compte déjà dans son portefeuille les marques Danone, Affinity, Orangina Schweppes, LU, Revlon Professional et des clients français comme le groupe Cémoi ou les fromageries l’Occitane.

L’agence a réalisé une marge brute de 1,5 millions d’euros pour un bénéfice d’entreprise de 150 000 euros, avec une progression de 15% par an et de 20% en 2015. «Mon ambition n’est pas d’augmenter mon propre salaire, lâche Bertrand Massanes. Nous voulons jouer en première division. L’objectif premier, c’est de recruter de nouveaux joueurs.»

En complément

1,5 millions d’euros. Marge brute réalisée par l'agence en 2015.

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