Communication corporate
Vent de changement sur l'agence corporate française de MSL Group avec la reprise en main par les patrons du réseau, Guillaume Herbette et Nicolas Ruszkowski.

Sa nomination n’a pas fait l’objet d’un communiqué, mais d’une information interne qui s’est propagée. Il y a un mois, Guillaume Herbette, 49 ans, CEO mondial de MSL Group (réseau corporate, RP, influence, événements) depuis août 2015, a pris la présidence de la filiale française, Publicis Consultants, dans le giron d’Arthur Sadoun, patron de Publicis Communication. Entité qui rassemble désormais toutes les enseignes (Publicis, Saatchi, Leo Burnett, MSL…) sous un seul P&L. Pas de communiqué donc pour dire que le financier remplace le normalien Fabrice Fries, président discret depuis huit ans, qui abandonne le management et devrait revenir au pur conseil.

Guillaume Herbette, ex-COO des opérations mondiales de Fleishman Hillard, le réseau PR d’Omnicom, reprend en main Publicis Consultants (200 salariés), avec Nicolas Ruszkowski, 42 ans, pour qui le poste de directeur général a été créé. Ancien patron de Fleishman Hillard Ottawa, il a rejoint MSL Group, en février, comme vice-président exécutif, affaires publiques internationales. Alors que Guillaume Herbette a passé dix-huit ans chez Omnicom, Nicolas Ruszkowski a un parcours plus atypique. Après avoir travaillé pour une ONG en Slovaquie, s’être frotté à la politique au Canada (porte-parole du gouvernement à la Chambre des communes, Dircom de Stéphane Dion, l’ancien chef du Parti libéral ou «il apprend la rigueur intellectuelle et méthodologique», dit-il) il a dirigé la communication et les relations exterieures de l’hôpital d’Ottawa (16 000 salariés), sa première véritable expérience de leadership opérationnel.

Petit-fils du fondateur du département de communication à l’université d’Ottawa, fils d'un diplomate canadien, Nicolas Ruszkowski, pense que changer souvent de pays depuis l’enfance lui a donné une forme de courage et l’élan pour écouter et aller vers les autres. «C’est un très bon manager, simple et fun, qui sait créer la confiance et l’adhésion de ses équipes et de ses clients, confirme son patron. Depuis son arrivée chez MSL, Nicolas a déjà contribué à la croissance de Publicis Consultants, avec Nestlé Waters, dont il mène l’équipe, et dans les Caraïbes, où il est en train d’établir une pratique d’affaires publiques.»

Saisir les opportunités

Ces deux hommes, qui ont fait toute leur carrière à l’international, ont orchestré le redressement de Fleishman Hillard Ottawa. «Je sais gérer un business qu’il faut rendre rentable. La réorganisation c’est ma force», dit Guillaume Herbette. Depuis neuf mois, il n’a pas chômé chez MSL Group «qu’on devait remettre dans une perspective plus dynamique». Aux États-Unis, un nouveau CEO a été nommé, les patrons des bureaux de San Francisco, Boston et Chicago remplacés, le client P&G sauvé, le new business réorganisé. À Londres, la structure de management européenne trop coûteuse a été supprimée.

Et la France? «Je veux faire souffler un vent nouveau, lance Guillaume Herbette. «Je suis très ambitieux et optimiste pour Publicis Consultants. Paris doit devenir un hub pour développer nos clients français (L’Oréal, Renault, Nestlé…) à l’international. Je veux qu’on reparle de Publicis Consultants et de ses victoires». L'agence vient d'ailleurs de gagner trois budgets supérieurs à 1 million d’euros.

 

«On veut compléter la réorganisation par pôles faite par Fabrice, poursuit-il. Remettre à plat la structure, les offres, les marques, redéfinir la stratégie, le positionnement et les investissements à faire pour un objectif à deux ans. Surtout, on va accroître l’interdépendance et l’intégration de l’agence avec toutes les enseignes du groupe. Les opportunités sont là, il faut les saisir. Sur les 30 premiers clients du groupe, Publicis Consultants ne travaille qu’avec 8 d’entre eux!»

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