Agence médias
En forte croissance dans l'hexagone, IPG Mediabrands revoit petit à petit son modèle. De passage à Paris, Henry Tajer, son CEO monde, en précise les contours avec Thomas Jamet, le patron en France.

Il profite de son passage en France pour apprécier le succès et au passage «féliciter les équipes». Henry Tajer, le CEO monde d’IPG Mediabrands, a l’air enjoué. Le groupe d’agences médias d’Interpublic vient d'enregistrer dans l’hexagone sa plus grosse croissance depuis dix ans. On ne saura pas le détail des chiffres, tout juste sait-on que les «billings» (volume d'affaires) ont augmenté de 40%. Mais les récents gains de budgets témoignent de cette réussite: H&M, Club Med et plus récemment la Maif ou encore le Cniel…

Après quelques longs mois de frayeurs, IPG remonte la pente. «Et on va continuer d’investir en France, assure Henry Tajer de son fort accent australien. Principalement dans le digital, avec des acquisitions extérieures. Nous nous concentrons sur des secteurs complémentaires à nos activités.» En attendant, quel bilan faire des deux années écoulées? «Nous avons changé de stratégie en nous recentrant sur le contenu créatif. Notre travail a considérablement changé», avance-t-il. Même si ce mouvement a été général sur le marché... «Nous préférons observer et entrer plus tard dans la partie. Arriver trop tôt vous amène à faire des erreurs. Avec du recul, nous essayons de faire mieux les choses», se défend-il.

En France, les équipes aussi ont changé avec l’arrivée en février 2015 de Thomas Jamet. Depuis la prise en main du réseau mondial par Henry Tajer, en 2015, le management a été revu en profondeur. «L’important, c’est le respect», assure Thomas Jamet. «Chez nous, la hiérarchie est très aplatie. Si je fais une erreur, on me l’expliquera simplement. Toutes les opinions se valent au sein du réseau. Dans d’autres agences, je vois des personnes qui ont peur de leur hiérarchie.»

Vive la data «créative»

Sa feuille de route? D’un point de vue technologique, se focaliser sur la data «créative», afin d’aider au planning stratégique. Les polémiques lancées aux États-Unis par les associations d’annonceurs sur la fraude digitale et la transparence des agences médias sont pour lui un bon point. «L’écosystème a changé plus vite que prévu, il est devenu extrêmement compliqué. La publicité digitale a dépassé la publicité TV un an avant nos prédictions! Forcément, les clients sont un peu perdus, il faut du dialogue. Pour moi, c'est un dialogue positif qui est en train de se passer!» Côté développement international, IPG visera essentiellement la Chine et l’Amérique latine. «On ne parle pas beaucoup du Pérou, mais c’est un pays en croissance gigantesque à presque 9% par an!», s’enthousiasme-t-il. En Europe, avec la France, c’est en Allemagne qu’IPG est le plus fort. «Nous y croissons deux fois plus vite que le marché», conclut-il.  

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