Production

Dans le cadre de l’enquête conduite par la division anti-trust du Department of Justice aux Etats-Unis sur la production video et la post-production dans la publicité, Publicis Groupe a annoncé dans un communiqué que l'une de ses filiales «a reçu en date du 14 décembre 2016 une demande de communication de pièces (subpoena)». «Le groupe appuyé d’un conseil extérieur collaborera à l’enquête de façon complète et productive», précise le communiqué.

Peu avant, le groupe américain Omnicom avait reconnu également que deux de ses filiales avaient reçu une telle demande de la division antitrust des autorités américaines. Aucun des deux groupes n'a cependant donné le nom des sociétés concernées.

Le mois dernier, l'américain Interpublic avait lui-même était contacté par le Department of Justice sur ce sujet pour une de ses filiales, sans en révéler non plus le nom. Il avait alors déclaré coopérer avec les autorités américaines. Quant à Havas, la presse américaine cite une source interne assurant que le groupe français «n'est pas concerné. La production Tv est une très petite activité pour Havas aux Etats-Unis, cette affaire n'est pas un sujet pour nous»

Manipulation des offres et des prix

Cette procédure s'inscrit dans le cadre d'une enquête des autorités américaines portant sur des pratiques de manipulation de soumission d'offres et de fixation des prix des agences publicitaires en faveur de leurs sociétés de production intégrées. Une distorsion de concurrence condamnée par les sociétés de production indépendantes et notamment de l'organisme qui les représente l'Association of Independent Creative Editors (AICE). En 2014, l'AICE avait déjà publié un communiqué s'inquiétant de problèmes de transparence, de neutralité et de compétitions biaisées. 

L'enquête, pour l'instant circonscrite aux Etats-Unis, pourrait s'étendre à d'autres marchés à travers le monde. En Grande-Bretagne, l'Advertising Producers’ Association (APA), équivalent de l'Union des annonceurs en France, a conseillé à ses membres de ne pas solliciter les sociétés de production intégrées et d'être plus vigilants sur leur participation à des appels d'offres. Toutefois, l'association britannique tempère son avis en rappelant que les agences qui ont subit de très fortes pressions financières ces dernières années cherchent logiquement de nouvelles sources de revenus. Mais cela ne doit pas se faire aux dépens des annonceurs et doit donc être plus encadré, ajoute en substance l'APA. 

A noter que l'enquête américaine intervient alors que les relations entre agences et annonceurs aux Etats-Unis se sont considérablement tendues ces derniers mois sur un tout autre sujet que celui de la production, celui de l'opacité du marché des agences médias vigoureusement condamnée par l'Association of national advertisers outre-Atlantique (lire «Le rapport de l'Ana aux Etats-Unis fait des vagues en France»). 

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