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Luc Speisser, président de Landor Paris et Genève et nouveau patron de l'Association Design Conseil (ADC), a débuté dans l'univers de la lutte contre le sida avant de se frotter à la publicité et de se tourner vers le design. Avec toujours une volonté d'approfondir ses sujets, quels qu'ils soient.

Un temps, il avait pour habitude d’accompagner ses notes de synthèse d’un petit encadré, intitulé «la substantifique moëlle». Deux ou trois phrases pour reformuler, «re-problématiser». Etre certain d’avoir exploré le sujet de fond en comble. Extraire la substantifique moëlle de Luc Speisser, président de Landor Paris et Genève, directeur exécutif de la stratégie EMEA de Landor, tout juste nommé président de l’Association Design Conseil (ADC), c’est s’attaquer à une matière profuse. L’entretien devait être bouclé en une heure, il durera plus de deux heures, et aurait pu se prolonger bien au-delà.

Retracer le parcours de Luc Speisser, enjoué, plein de verve, fourmillant d’anecdotes, c’est aussi s’embarquer pour un voyage, un périple qui part de Strasbourg, où il voit le jour en 1969, en «pur produit de l’Europe» bilingue allemand, au Maroc, où il lance à vingt ans, en stage de BTS de commerce international à Tanger, une marque de glace, en passant par Hamburg où, étudiant au Celsa, il officie à l’agence Vorwerck+Buchholz et réalise un mémoire sur la lutte contre le sida.

La prévention du sida: sujet que, comme toujours, il explore, essore, même. En 1993, il fait du volontariat à San Francisco au sein de l’AIDS Foundation et le mènera à l’Agence française de lutte contre le sida, puis au CFES (Comité français d'éducation pour la santé, remplacé en 2002 par l'Inpes) où il devient chargé de communication. «Luc est quelqu’un de très réfléchi, d’une grande sensibilité, qui a la capacité et le désir de comprendre des problématiques complexes», résume Anne Ramon, qui fut sa patronne au CFES, et son témoin de mariage avec une spécialiste de la lutte antitabac du même CFES.

Une dualité efficace

D’Australie à Lowe Lintas puis BETC, Luc Speisser acquiert la certitude que «la publicité ne fait pas tout, ne peut pas tout». La culture du «branding» chère à Landor parle à son âme de chercheur. «L’architecture de marque, ce n’est pas un truc de logo, mais un truc de personnes, lâche Luc Speisser. Ce qui me plaît dans le design, c’est qu’il sollicite à la fois le cerveau gauche et le cerveau droit.»

Une dualité soulignée par sa cliente Blandine Ruty, directrice développement image commerciale et marques de Total Marketing & Services: «Il est à la fois très empathique, à l’écoute et très pragmatique.» Xavier Real del Sarte, CEO de Young & Rubicam (agence du groupe WPP, comme Landor) évoque quant à lui «un garçon très humain, très pointu et aussi très cash».

Cash, comme lorsque – avant même qu’on lui ait posé la question – il égrène la liste de ses défauts: «Impatient, exigeant, chiant, même si j’essaie d’être juste.» L’exhaustivité, toujours.

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