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Entre réunions internes et rendez-vous business, Claude Chaffiotte, directeur d’Accenture Interactive France et Benelux, qui avait prévu de passer deux jours à Cannes y restera finalement la semaine. Un an après sa nomination, l’ancien président de JWT Paris, revient sur l’essor et les chantiers de la filiale digitale du géant du consulting.

En un an, quelle a été la progression d’Accenture Interactive France et Benelux ?

Claude Chaffiotte. Le groupe ne livre que des chiffres consolidés. Au niveau mondial, Accenture Interactive a réalisé 4,4 milliards de dollars de chiffres d’affaires sur l’exercice clos en août 2016 (+50%), soit près de 15% de l’activité globale du groupe Accenture, dont le chiffre d’affaires a été de 32,9 milliards. Cette croissance a été portée par nos cinq principaux marchés : financial services, product (distribution et grande consommation), énergie, telco-media et health-public services. Et ce, tant aux Etats-Unis qu’en Grande-Bretagne, France, Espagne, Italie et Brésil, nos principaux marchés.



Quelles sont vos ambitions en France ?

C.C. Avec désormais quelque 120 collaborateurs, nous enregistrons une forte croissance organique mais nous réfléchissons activement à des acquisitions à l’image de celle en avril de Kunstmaan en Belgique, une agence digitale d’environ 80 personnes. Nous cherchons une agence complémentaire à notre métier qui soit hybride entre création et technologie, autour de ce que nous appelons la « connected creativity ». D’ici la fin de l’année, nous devrions annoncer une acquisition significative.



La dimension créative reste donc l’expertise qui vous manque le plus aujourd’hui ?

C.C. Avec les rachats en décembre 2016 de Karmarama en Grande-Bretagne et en mai dernier de The Monkeys en Australie, nous venons sérieusement de renforcer notre expertise créative, aux côtés de nos briques techno et consulting. Nous venons également de recruter au Brésil Eco Moliterno [ex-Creative VP de l’agence Africa à Sao Paulo] pour prendre le poste nouvellement créé de directeur de la création. D’ici douze mois en France, nous devrions également recruter un tel profil sachant connecter création, data, contenus…



Qu’apporte de plus aux annonceurs Accenture Interactive ?

C.C. Nous rendons réel un idéal. Nous savons en effet implémenter des idées avec de la technologie afin de répondre à des insights précis et traduire la plateforme de marque via des expériences clients.



Les agences de communication ne tendent-elles pas à faire cela de mieux en mieux ?

C.C. Sans doute, mais cela reste souvent des POC (proof of concept), à savoir des coups, souvent sans lendemain. Notre travail est d’aller au-delà en créant des relais de business, ce que permet plus facilement l’expertise consulting d’Accenture.



Comment vous y prenez-vous pour réaliser cette greffe créativité-technologie-consulting ?

C.C. Prenons le cas de Karmarama à Londres, d’ici quelques semaines tout le monde sera réuni dans le même immeuble avec Accenture Interactive et Fjord [agence de design thinking rachetée en 2013]. Des postes d’ « experience architects » ont été créés afin de fédérer et coordonner les talents en bâtissant des équipes ad hoc en fonction des besoins des clients à partir de nos quatre expertises : e-commerce, design thinking, marketing et contenus. Un modèle que nous comptons bien déployer sur les autres marchés.

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