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L'agence interactive, passée dans le giron de Publicis, creuse son sillon et travaillera également en synergie avec sa cousine Digitas.

Qui va remplacer Matthieu de Lesseux ? Cette question agitait le microcosme à la fin de l'année après le départ pour DDB Paris du président-fondateur de Duke. La solution de Publicis qui, via le rachat du réseau américain Razorfish l'été dernier, est devenu propriétaire de l'agence interactive, est inédite. Duke est désormais présidée par Stéphane Amis, également président de Digitas France, le deuxième réseau «pure player» du groupe. Si Stéphane Amis affirme être un «président opérationnel», c'est à Olivier Abel, quarante-trois ans, cofondateur de La Chose, qu'il a confié le soin «d'incarner l'agence» en qualité de directeur général.

Pourquoi un même patron pour ces deux anciennes rivales devenues cousines ? «Pour optimiser les synergies, se donner les moyens de financer l'innovation – community management, technologie, etc. – et pour arbitrer les rivalités stériles, répond Stéphane Amis. Ce choix favorisera aussi l'intégration dans Vivaki, l'offre proposée par le groupe Publicis avec ses agences médias, pour répondre à l'enjeu de la fragmentation des médias lié au numérique et aux nouveaux comportements des consommateurs qu'elle induit.»

Un parcours et un profil rassurant

Le choix d'Olivier Abel semble avoir rassuré les équipes. À la fois par son parcours et son profil de gestionnaire à la sensibilité créative. Il connaît les grands groupes et a vécu l'aventure entrepreneuriale. Olivier Abel est un expert du marketing services : il a codirigé Rapp Collins et participé à sa «digitalisation». Idem à la direction de Proximity BBDO. Au sein de La Chose, il s'est frotté au modèle d'agence intégrée. «Du coup, je sais que, pour les annonceurs, le Web est trop compliqué et qu'il faut l'aborder par les stratégies de marque et le contenu», note-t-il.

Chez Duke, il souhaite «s'inscrire dans la continuité de la culture créative de l'agence». Il va renforcer et «senioriser» le planning stratégique (de 2 à 4 personnes) et la création (40 personnes), toujours dirigée par Aurélie de Villeneuve, avec l'arrivée de deux rédacteurs et d'un «sound designer». Duke, qui externalisait la production, intègre aussi un directeur technique, transfuge de Digitas. Il fera le lien avec la structure de production Prodigious, de Vivaki.

Duke poursuit donc sa route avec ses clients historiques, McDonald's, Nissan France, Levi's, SNCF ou le Comité international olympique. L'agence vient de gagner les budgets Orangina, Schweppes et Pulco ainsi que Total (Planète énergies). Olivier Abel en est désormais convaincu : «Je retiens de mes expériences que pour être bon dans le “digital”, il faut en être spécialiste.»

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