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Commissaire de l'exposition Brassens à la Cité de la musique, à Paris, le dessinateur-réalisateur Joann Sfar a signé chez Wanda Productions, qui ouvre un nouveau département «fashion luxe» (1).

Après la bande dessinée et le cinéma, vous vous tournez à présent vers la publicité. Pourquoi?

Joann Sfar. Je n'ai aucunement besoin d'argent, donc mes motivations sont ailleurs. En réalité, j'ai très envie de frotter mon univers artistique aux contraintes créatives inhérentes à la publicité. De plus, ce que je réalise fonctionne comme un tout. Quel que soit le support, je reste avant tout un dessinateur. Or, c'est pour cela que la vision de Wanda correspond à ce que j'attends d'une telle expérience.

 

Pensez-vous qu'il est possible de conserver votre «regard» dans la publicité?

J.S. Des exemples, comme Riad Sattouf et ses Colocs, prouvent que quand l'annonceur laisse une liberté d'écriture, même avec un budget réduit, tout le monde sort gagnant. Moi, je travaille dans l'imagerie. Dans les années 1990, l'imagerie de la France, c'étaient Jean-Baptiste Mondino et Jean-Paul Gaultier qui la faisaient. C'est dans cet esprit-là que je veux travailler, en gardant ma forme d'expression qui est le dessin. En quelques années, grâce à des dessinateurs, comme Marjane Satrapi ou moi-même, et aux mangas, la France est devenue un pays où l'on dessine tout le temps.

 

Pourquoi vouloir particulièrement investir l'univers du luxe?

J.S. Derrière le luxe, il y a l'idée de l'élégance française qui m'inspire. Dans mon film Gainsbourg, vie héroïque, il y avait l'image de cinq ou six femmes emblématiques de cette élégance. Depuis ma ville de Nice, j'ai grandi avec l'idée d'un luxe féérique et imaginaire. Même si je ne suis pas dans la nostalgie, je pense qu'il y a une spécificité de la femme française qui perdure.

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