Un étage ne suffisait plus. L'équipe de Mlle Noï est donc en train d'investir celui au-dessus de ses bureaux actuels, situés dans le 10e arrondissement de Paris, pour y héberger des graphistes et designers, tel un essaim de créativité. «On a horreur du rituel, prévient d'emblée Françoise Jacquey, cofondatrice de l'agence. Dès que ça ronronne, on s'ennuie.» Une extension rendue, de toute façon, nécessaire pour répondre au nombre croissant de clients.
Depuis sa sortie du giron de Young & Rubicam, où elle fut créée un an plus tôt par Françoise Jacquey, Valérie Larrondo et Johanna Worth, la petite structure à l'esprit libre a fait du chemin. Ses trois fondatrices ont réussi à s'imposer dans l'univers de la mode et du luxe. Mais si elles grandissent, pas question de perdre l'esprit artisanal des origines. «Si nous avons quitté les grandes agences, ce n'est pas pour retomber dans les travers qui nous pesaient là-bas», souligne Johanna Worth.
Sans cesse de nouveaux talents
Les trois derniers recrutements sont des profils jeunes, mais déjà affirmés: le directeur artistique Cédric Murac, trente-trois ans, la photographe Elisa Valenzuela, vingt-sept ans, et le commercial Simon Descamps, trente-deux ans. L'équipe compte désormais dix-sept personnes, auxquelles s'ajoute des free-lances. De fait, Mlle Noï recherche sans cesse de nouveaux talents, du film publicitaire à la scénographie en passant par l'édition, l'événementiel, le packaging, l'identité sonore ou la conception d'objets.
Depuis leur premier client, le parfum One Million de Paco Rabanne, l'agence a travaillé pour Aubade, Nina Ricci, Cacharel, Mango, Caroline Herrera et Cointreau. Et s'apprête à sortir, courant juin, une campagne très «léchée» pour les champagnes Krug, telles des œuvres d'art offertes au public.
