Le communiqué publié vendredi 10 juin par l'agence V (DDB) sur sa réorganisation annonçait, au détour d'une phrase et sans autre précision, le remplacement de Xavier Real Del Sarte, co-fondateur et directeur général de l'agence, par Alban Callet jusqu'alors directeur général adjoint. Une annonce pour le moins sibylline derrière laquelle se cachait en fait... l'arrivée de Xavier Del Sarte à la présidence de l'agence Young & Rubicam (WPP).
A 51 ans, l'alter ego de Christian Vince depuis dix ans va prendre la tête d'une agence dont il fut directeur conseil de 1990 à 1995 avant de passer six ans chez Saatchi & Saatchi. Il succède à Jacques Bungert et Frédéric Torloting. A noter que la présidence «groupe» que ces derniers occupaient également n'existera plus. Les différentes filiales du groupe (Wunderman, Pro Deo..) reporteront directement à WPP. «Mon objectif était de continuer à faire de la publicité, sûrement pas à faire de la gestion et du reporting» explique Xavier Real Del Sarte, contacté par les deux patrons de la Young voilà deux mois. Le contrat, lui, a été signé le 6 juin.
Nommés à la tête de Young & Rubicam France en 2005, les fondateurs de l'agence événementielle Pro Deo (filiale du groupe depuis dix ans) ont en effet repris à la fin de l'année dernière la marque Courrèges sur laquelle ils comptent désormais s'investir à plein temps. Suite à ce rachat, ils avaient déjà confié en décembre dernier la direction opérationnelle de Young & Rubicam Paris à un trio de directeurs généraux composé de Vanessa Boueyres, Clément Chovin et Brice Garçon.
Xavier Real Del Sarte devrait prendre ses fonctions en juillet, au plus tard courant août. A la tête jusqu'ici d'environ 90 personnes chez V, il dirigera désormais une équipe de 220 collaborateurs dont les budgets structurants ont pour nom Fromageries Bel, Française des Jeux et Danone Eaux. Si les chiffres sur l'activité de l'agence ne sont pas révélés, Young & Rubicam Paris, comme les autres filiales du groupe, serait aujourd'hui rentables. Young & Rubicam France serait passé de 50 millions d'euros de marge brute en 2005 à 70 millions aujourd'hui.
