F ilm
Andrea Stillacci, président et cofondateur de l'agence Herezie

«Il s'agit de ma deuxième expérience en tant que juré de la catégorie Film à Cannes. En 2009, nous avions donné le Grand Prix au film «Carrousel» de Philips, qui ouvrait la voie à une nouvelle façon de créer des films interactifs. Trois années plus tard, le projet de Nike «My time is now» place la barre encore plus haut, avec un nouvel univers de contenu enrichi. J'ai eu la chance d'être invité comme juré dans de nombreux festivals de publicité dans le monde et, à chaque fois, je ressens un plaisir immense à être entouré par tant de talents, d'intelligence et de curiosité. Je suis fasciné par la vitesse à laquelle la technologie change la perception de la réalité tandis que les émotions humaines ne changent, elles, jamais.»
 

Press

Jorge Carreñ o, directeur de création chez Young & Rubicam
«J'ai une petite expérience des jurys internationaux (New York Festival, D&AD, Cristal Festival...). J'attends Cannes avec impatience et appréhension, vu le nombre de travaux qu'il faudra juger (plus de 5 400 travaux en 2011 en print). Je me sens dans la peau d'un gamin dans le plus grand magasin de jouets du monde. Il me tarde de débattre avec les autres jurés, voir leur façon de décortiquer les travaux, être surpris par des campagnes que je n'ai pas vues venir... J'espère voir des annonces justes, fraîches et simples, étant un adepte du «Less is more». J'ai hâte de voir celles qui, chaque année, avec rien, remportent de l'or comme un pied de nez à la dictature du tout-puissant Photoshop. Quel honneur aussi de prouver, une fois de plus, que le print n'a pas dit son dernier mot!»

 

Branded Content & Entertainment

Guilhem Arnal, associé et codirecteur de l'agence Blue 

«Ma première participation dans un jury coïncide avec le lancement de cette catégorie aux Cannes Lions. Une catégorie très attendue qui accueille un nombre record de travaux. Cela prouve que les annonceurs ont compris la nécessité de faire passer leurs messages en s'adressant davantage à un public qu'à une cible. Les marques présentes dans cette catégorie offrent un contenu à leurs publics avant de leur réclamer quoi que ce soit. La moindre des politesses. Le palmarès confortera celles qui ont su prendre ce virage et convaincra certains récalcitrants que plus une marque se montre généreuse, plus elle obtient en retour de la reconnaissance, de la gratitude, de l'engagement, bref du lien. Le public est devenu exigeant. En échange de son attention, il veut un bénéfice immédiat. Exposé à un message de marque, il veut être ému, surpris, valorisé, diverti. C'est l'enjeu de l'entertainment.»

 

Media

Bertrand Beaudichon, vice-président du groupe Omnicom Media France

«Jury pour la première fois aux Cannes Lions et investi de la mission d'y représenter dignement les agences médias françaises, je suis fin prêt. Les crayons dans la trousse, la trousse dans le Tann's. Pas besoin de crème solaire, m'a-t-on dit en riant bizarrement. J'ai vu que de très nombreux cas avaient été déposés dans la catégorie Media. Gageons qu'on y démontrera que la créativité média est tout aussi visible que la création publicitaire, et que le mieux est quand l'une et l'autre se combinent! C'est notre mission.»

 

Promo & Activation
Damon Crepin-Burr, directeur de la création de Fullsix Group

«Je suis curieux de découvrir comment les créatifs du monde entier ont su tirer parti des changements radicaux qui sont apparus sur nos lieux physiques avec le mobile, les surfaces tactiles, la projection 3D, la géolocalisation, la reconnaissance visuelle, la RFID... La créativité est illimitée, la relation marque-consommateur plus intelligente et utile. Je pense que malgré l'engouement énorme du festival pour le “branded content”, c'est la catégorie “mobile” qui va être la plus créative et instructive pour notre industrie. Enfin, Cannes est une occasion unique de se poser et de retrouver tous mes vieux amis... Mais les meilleures rencontres sont souvent des surprises... Surprenez-moi: @damoncb).»

 

 

Direct

Olivier Apers, directeur de création de BETC Euro RSCG

Cannes c'est toujours un moment exaltant et enrichissant. Je suis impatient de découvrir de belles idées qui vont me rendre jaloux. Et de se «foutre sur la gueule en anglais» avec le jury pour attribuer Bronze, Silver ou Gold. Je suis ravi de ma catégorie, d'où sortent les idées que l'on n'a pas vu venir, les projets ultralocaux qui tuent, simples, efficaces, directs! C'est une catégorie imprévisible, et c'est pour ça qu'elle est formidablement innovante. Seule l'idée vous permet de sortir du lot. Je m'attends aussi cette année à des opérations bien «craftées». Fini le temps de la petite idée bricolée. Même les micro-idées ultralocales devront être excellemment réalisées et bien produites. Enfin, 2012 sera l'année du «user». Pour juger de la qualité et de la pertinence d'une idée, il faudra plus que jamais se mettre à la place de celui à qui elle s'adresse.

 

 

Cyber

Sébastien Vacherot, coprésident et directeur de la création de Publicis 133

J'ai longtemps refusé de participer à ces simulacres de tribunaux populaires, surtout en France. Néanmoins, on ne peut rester en permanence en dehors de l'arène. La vraie question étant : pour quoi se bat-on ? Une idée, une campagne, son pays, un réseau, une agence, une orientation politique... Je crois qu'on se bat pour une vision du monde et de notre industrie. J'y vais pour comprendre pourquoi la créativité est une aventure industrielle pour les Américains, un métier d'arts appliqués pour les Scandinaves, une discipline pour les Asiatiques, un terrain de jeu pour les Brésiliens, un savoir-faire pour les Français. J'y vais parce qu'il paraît que nous sommes maîtres dans l'art de dire «non, mais...» qui est la manière française d'être créatif et de dire «Et pourquoi pas ?». Et puis un festival qui fait intervenir Clinton et Comaneci ne peut être foncièrement mauvais.   

 

Design

Christophe Pradère, fondateur et directeur de création monde de BETC Design

 

Pour moi, Cannes est l'occasion de partager une vision cosmopolite et moderne du design qui tranche avec l'approche française, encore très cloisonnée, avec ses spécialistes en identité visuelle, packaging ou point de vente. Cette vision iconoclaste, portée par les nouvelles technologies, ne doit pas pour autant faire oublier que le design est une pratique fondée sur un principe de réalité, sur une osmose parfaite entre l'idée et son exécution, sur le développement de nouveaux usages allant bien au-delà des séries limitées arty ou des produits-ovnis concepts qui ne sortent pas des magazines. Le design se nourrit de contraintes, et intègre forcément une dimension quasi «domestique». C'est de cette capacité à créer une relation intime qu'il tire sa force. C'est cette vision que je souhaite porter à Cannes, un lieu d'échange dont j'attends qu'il soit un lieu d'innovation et de progrès.

Outdoor

Susan Westre, directrice de la création d'Ogilvy & Mather France

 

Pour moi, Cannes est l'endroit où l'on peut cotôyer le meilleur de notre métier. La conférence que va tenir Bill Clinton sur «Comment la publicité peut aider à construire un monde meilleur» m'intéresse particulièrement. C'est une époque passionnante pour notre métier. L'essor de la transparence dans le business avec les médias sociaux ouvre tout un monde pour notre profession en nous offrant de nouvelles possibilités en matière de marketing. Nous sommes en train de vivre le début de ce phénomène. En tant que jurée dans la catégorie Outdoor, je pense que l'idée «Citoyen à Tunis» a été un fabuleux mode d'emploi pour ce type de média. Mais je suis censé rester impartial, donc je ne veux pas faire de pronostic. Et puis, il y a toujours de surprenantes nouvelles créations qui émergent à Cannes.

 

PR : Matt Neale, président de Golin Harris Intrenational et Golin Harris France

 

Est-ce que l'Europe sera plus créative dans une période de double récession? Il est trop tôt pour le dire. La vraie question est de savoir si les agences publicitaires et digitales domineront les campagnes de la catégorie PR et, si oui, ce que cela signifie pour le secteur. Comme le dit Paul Polman, le CEO d'Unilever, dans dix ans, son entreprise ne fera plus de la publicité mais de la cocréation de contenu. Un champ que cultivent depuis longtemps les agences de relations publics. Pour gagner à Cannes, elles ne devront donc pas seulement montrer l'étendue de leur couverture presse mais démontrer en quoi elles changent les comportements, touchent les ventes, modifient des réglementations... Elles devront dans les années qui viennent réinventer leur business model pour survivre dans un monde digital plus complexe.

 

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