Le pacte de compétitivité du gouvernement, adopté après la remise du rapport Gallois, a été rendu public le 6 novembre dernier. Quelles sont les implications pour le secteur du conseil en communication?

Le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi avec ses huit leviers et trente-cinq décisions, a été dévoilé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault le 6 novembre dernier. Crédit d'impôt, soutien à l'innovation, stabilité fiscale... Le secteur du conseil et de la communication peut-il espérer un quelconque impact de ce train de mesures?


«Plusieurs d'entre elles nous intéressent», assure Frédéric Winckler, président de l'Association des agences conseils en communication. A commencer par le crédit d'impôt pour toutes les entreprises, calculé en fonction de la masse salariale brute, hors salaires supérieurs à 2,5 smic. «Mais les services ne sont pas au cœur du pacte, reconnaît-il. Il y a, en France, une obsession de l'industrie. On oublie les services, qui représentent pourtant plus de la moitié du PIB.»

 

Le "pacte" s'appuie sur la création de la Banque publique d'investissement (BPI), destinée à aider les PME/TPE à se financer et à exporter. La décision n°3 prévoit de lutter contre les délais de paiement trop long. Les 4 et 5 concernent le soutien à l'investissement. Le texte prévoit aussi de réorienter les pôles de compétitivité.

 

Ces mesures n'excluent certes pas les services mais, «la BPI, destinée à aider les entreprises ayant des difficultés de trésorerie, a plutôt vocation, d'après le rapport Gallois, à soutenir l'industrie, estime Stéphane Gregoir, directeur de la recherche à l'Edhec. Tout dépendra des modalités d'application.»


Pour mettre toutes les chances de son côté, l'AACC se rend régulièrement au ministère de l'Economie. «Nous allons insister sur la reconnaissance de l'innovation non technologique», affirme Frédéric Winckler. La décision 8 du pacte promet en effet des exonérations fiscales aux entreprises innovantes. «L'innovation par l'idée, la créativité, n'est pas encore reconnue mais la porte n'est pas fermée.»


Frédéric Winckler attire l'attention sur la décision 17, judicieuse selon lui, et qui propose de «développer une stratégie en matière d'attractivité visant notamment à attirer les talents internationaux et les grands projets d'investissement, ainsi que les activités culturelles».

 

Même satisfaction concernant le levier 8: «assurer une action publique exemplaire». «Les budgets de l'Etat constituent une grande partie des dépenses de communication, note Frédéric Winckler, et lors des appels d'offres, de nombreux points - transparence, rémunération, etc. - pourraient être améliorés.»

 

L'AACC qui, en septembre, a communiqué au gouvernement ses «8 propositions pour aider la communication en France» dans le sens d'une reconnaissance du secteur comme «levier de croissance nationale», ne désespère pas de l'impact de ces mesures pour le secteur.

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