relations publiques
L'agence d'Anne Méaux, qui fête ses 25 ans, entame une mue tardive mais non moins méthodique à l'international comme en termes d'expertises. Sa fondatrice parle d'une nouvelle ère.

Anne Méaux sort de l'ombre. Du moins accepte-t-elle de parler de son agence. Un exercice qu'elle ne goûtait guère jusqu'à présent. Il faut dire que vingt-cinq ans après sa création, Image Sept est en train d'entamer une phase de développement inédite pour cet acteur incontournable des relations publics du CAC 40.

Un changement au niveau international d'abord. Comptant une soixantaine de collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 16,3 millions d'euros en 2011, l'agence vient en effet d'ouvrir un bureau à Bruxelles dont la direction a été confié à Isabel Riaño, 47 ans, ex-conseillère économique et financière à la représentation permanente de l'Espagne auprès de l'Union européenne. Cette création fait suite à celle d'une antenne à Londres en 2011 et à la signature l'an dernier d'un accord de partenariat avec l'agence indépendante américaine Ruder Finn très présente en Amérique du nord et en Asie.

Une initiative que l'on aurait pu attendre bien plus tôt de la part d'une agence qui compte parmi ses clients les plus grandes entreprises présentes en France: Kering (ex-PPR), Casino, Arcelor Mittal, Crédit agricole, BPCE, PSA, Vallourec, Seb, Hermès, CMA CGM... "Cela fait longtemps que je pense à ces développements internationaux, mais chaque chose en son temps. Je suis une personne à maturation lente", lance Anne Méaux.

Soudaine expansion

"Jusqu'à présent, nous fonctionnions en partenariat avec des réseaux d'agences internationaux. Mais le lobbying, une activité centrale dans notre métier, nous oblige aujourd'hui à être présent à Bruxelles, idem pour la communication financière à Londres", ajoute-t-elle avant de préciser en forme de boutade que "de voir depuis peu nos concurrents étrangers venir marcher sur nos plates-bandes en France m'a incité à faire de même chez eux".

En fait, le déclencheur de cette soudaine expansion hors des frontières de l'Hexagone a été Kathy Bloomgarden, présidente de Ruder Finn, venue en personne proposer une association à Anne Méaux, sur les conseils d'Alain Mérieux, président de Biomérieux et client de cette dernière. Un juste retour des choses pour une professionnelle de la communication dont l'une des qualités tant prisée par les grands patrons (François-Henri Pinault, Jean-Charles Naouri, Lakshmi Mittal, Anne Lauvergeon...) est justement cette capacité à faire le "go between" entre finance, économie, politique et médias. 

Tout assumer

Mais les développements d'Image Sept ne sont pas qu'internationaux. En avril dernier, l'agence a également étoffé son offre digitale en créant avec Rentabiliweb, le spécialiste de la monétisation des audiences sur Internet, Réputation, une agence conseil en e-réputation des entreprises, des dirigeants et des personnalités. "J'ai également un projet de ce genre en communication financière avec un partenaire ou en interne", confie Anne Méaux. 

De telles initiatives annonceraient-elles une volonté de rendre la mariée plus belle en vue de passer la main? "Il est hors de question que je vende! Je suis encore là pour dix ans, si ma santé le permet", s'exclame Anne Méaux qui a fêté cet été ses 59 ans. L'avenir de l'agence, qu'elle détient à hauteur de 70% (13% revenant à Thibault Leclerc, 5% à Anne-France Malrieu et le reste aux neuf autres associés du comité de direction), elle l'envisage plutôt comme un passage de relais à une jeune équipe, en interne ou renforcée de talents extérieurs. "Mais ce n'est pas d'actualité", tranche-t-elle. 

En attendant, après une baisse de régime l'an passé, Anne Méaux, qui se targue de n'avoir "jamais fait de prospection de sa vie", constate un regain d'activité avec le gain depuis la rentrée d'une dizaine de nouveaux contrats dont Estée Lauder et Accor.

Elle renoue également avec le conseil aux Etats: la Côte d'Ivoire depuis 2011, le Niger et Haïti depuis l'an dernier. "Je n'accepte que des régimes avec lesquels je suis en accord", précise-t-elle rappelant dans la foulée, concernant la polémique en 2011 sur ses prestations pour le régime tunisien avant la révolution, qu'elle n'a jamais rencontré Ben Ali et ne soupçonnait pas les agissements de son entourage. "On ne peut pas tout dire, mais il faut être prêt à tout assumer", a-t-elle pourtant coutume de conseiller à ses clilents.

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