Le noyau dur formé chez Havas du temps d'Euro RSCG 4D (devenue BETC Digital) est à nouveau réuni au sein de Digitas LBI France, l'agence digitale du réseau pure player (40 bureaux dans 25 pays) du groupe Publicis. Mathieu Morgensztern, 41 ans, PDG de l'agence française et de Digitas LBI Europe de l'Ouest, vient, en effet, d'appeler à ses côtés Laurent Nuyen, qui entre au comité exécutif de l'agence au titre de directeur de la création.
Transfuge d'Isobar (Dentsu Aegis Network) où il était vice-président en charge de la création et du planning stratégique, Laurent Nuyen codirigera également la création de Digitas LBI Europe de l'Ouest avec Fabio Parachini.
Les deux hommes, devenus amis, se retrouvent à la faveur du départ de la directrice de la création, Bridget Jung, qui a choisi de rentrer en Australie, son pays natal. Ils se sont rencontrés chez Euro RSCG 4D, en 2004, et ont très vite apprécié de travailler ensemble, et gagné en 2006, deux Cyber Lions à Cannes pour Canal+ et Vichy. En octobre 2010, Laurent Nuyen rejoindra Mathieu Morgensztern, devenu directeur général d'Isobar neuf mois plus tôt.
« A l'époque il y avait le projet Blue avec Europacorp, il s'agissait de renforcer la création », se souvient le dirigeant, qui quittera assez rapidement l'agence digitale d'Aegis pour prendre, en juin 2011, la présidence de Digitas France. Depuis trois ans, leur collaboration s'était donc interrompue.
Chez Digitas LBI France, Laurent Nuyen retrouve un autre complice et ami de l'époque BETC, Jean-Philippe Martzel, arrivé en 2012, comme directeur général adjoint en charge du planning stratégique. «Quand j'ai rencontré Jean-Philippe et Laurent il y a dix ans, j'étais convaincu qu'ils étaient les meilleurs et depuis, j'ai toujours voulu retravailler avec eux, confie Mathieu Morgensztern. Ils font partie d'une équipe de direction d'une dizaine de personnes très soudée.»
Passé chez Leo Burnett, TBWA et Tequila, Laurent Nuyen, 50 ans, s'est forgé une expertise en digital, publicité et marketing services, auprès de grandes marques comme L'Oréal, Lacoste, Jean Paul Gaultier, Kenzo, Kellogg's, Peugeot, BMW… Il rejoint Digitas LBI France, alors que l'agence est dans une belle dynamique, avec, pour 2014, une croissance de 18% et des clients, comme Michelin, La Poste, Renault-Nissan ou Vuitton. En attendant le résultat de l'appel d'offres d'EDF...
« La concurrence externe et interne est énorme et notre volonté est d'affirmer DigitasLBi comme une des agences du marché les plus remarquées pour son niveau créatif», lance Mathieu Morgensztern. Il faut dire que dans le groupe, Publicis France passe à l'offensive digitale, avec l'arrivée à sa présidence, en septembre prochain, d'Axel Dauchez, le patron de Deezer et la promotion, comme vice-présidents, de Christian Verger et Nicolas Zunz, les dirigeants de l'agence de marketing digital, Publicis Dialog-Modem.
L'occasion pour Digitas LBI France de réaffirmer ses atouts de pure player, présent à la fois sur la production de plate-forme, le brand live, le commerce connecté, et l'innovation avec son Lab, et en vertical sur le secteur du luxe avec Made. Sur le plan de la création, cela suppose donc d'être capable, à la fois, d'intervenir sur le design d'interface, de mener des campagnes de communication et d'activation digitale et de créer du contenu connecté en temps réel.
Voilà la tâche de Laurent Nuyen qui aura à orchestrer le travail de trois directeurs de création – Jean-Baptiste Burdin, Patrick Dacquin et Nicolas Thibotot – et de 70 créatifs. Plus à l'aise que chez Aegis à la culture média, il se dit «totalement en phase avec le projet de Digitas qui vise à accompagner les clients dans leur transformation digitale, à se placer du côté du consommateur et à mettre le contenu au cœur ».