Le groupe publicitaire sort d’un deuxième trimestre mauvais. Croissance économique plus faible que prévu en Europe, effets de change et impact de la fusion avortée avec Omnicom expliquent ce trou d’air.

Publicis Groupe a annoncé mardi 22 juillet des résultats médiocres pour le deuxième trimestre, marqués par un revenu en baisse de 1,5% (+3,1% à taux de change constant) et une croissance organique atone (+0,5%) après un premier trimestre robuste (+3,3%). Sur l'ensemble du premier semestre, le revenu est stable (+0,2%, et +4,8% à taux de change constant) et la croissance organique plus faible que d'ordinaire: +1,8%. La marge opérationnelle recule de 5,4%, le taux de marge s'établissant à 13%, cependant que le résultat net, part du groupe plonge de 16,9%. (Tous les chiffres ici)

 

Des chiffres «pas satisfaisants»

 

«Comme nous l'avions prévu depuis l'automne dernier, le deuxième trimestre marque le pas, a réagi Maurice Lévy. Il faut toutefois souligner que la faiblesse est plus forte qu'attendu du fait du retard de croissance en Europe et dans les économies émergentes et surtout de décalages ou d'annulations de campagnes de certains clients.» Et le président du directoire de Publicis Groupe d'enfoncer le clou: «Selon nos critères, ces chiffres ne sont pas satisfaisants. Ils ne correspondent pas à nos capacités.»

 

«Effet négatif» de la fusion avortée

 

Les résultats ont aussi été «impactés par les effets de change défavorables à l'euro», a souligné Maurice Lévy, «pour une somme assez considérable puisqu'il s'agit de 148 millions d'euros». Il a également reconnu que la «focalisation» et la «forte concentration» des équipes de Publicis Groupe sur le projet de fusion avorté avec Omnicom - dont l'échec a été annoncé début mai - avait pu avoir «un effet négatif» sur certaines performances.

 

Bonne performance de la France

 

L'un des motifs de satisfaction pour le groupe de communication publicitaire est la bonne tenue de la France. Si en Europe (hors Russie et Turquie), Publicis annonce un revenu semestriel qui «reste négatif» (-0,3%), l'Hexagone «affiche une bonne performance de +4,2%», alors que le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne demeurent négatifs (respectivement -1,9%, -1,1%, -0,4% et -1,2%).

 

Prudence pour le deuxième semestre

 

Dans ce contexte difficile, Publicis Groupe prévient que son objectif d'une croissance de 4% en 2014 serait «difficile à atteindre», même si, précise-t-il, il «confirme attendre une croissance organique pour le deuxième semestre 2014 plus forte que celle réalisée au premier semestre». «La situation en Europe et la lente remontée des pays émergents nous incitent à la prudence sur la croissance attendue et à agir en priorité sur la maîtrise des coûts afin de dégager une marge beaucoup plus proche de nos objectifs pour l'ensemble de l'année», a déclaré Maurice Lévy.

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