Start-up
Il faut le panache de Sergine Dupuy pour lancer des start-up à la chaîne, comme avec RedPill, l'agence digitale qu'elle a créée. Un sprint quotidien.

C'est Lupo qui assure l'accueil ! Dans le bureau de Sergine Dupuy, 17e arrondissement de Paris, on est reçu par son berger suisse blanc. Le flegme de l'animal tranche avec l’énergie de l’entrepreneure à la tête de RedPill, son studio de start-up, qui invente et déploie de nouvelles entreprises disruptives. En 2015, elle a l’idée de RedPill: « la somme de choses que l’on accumule tout au long d’une vie ». La dirigeante veut que les entreprises « comprennent que la transformation digitale se fait aussi en montant des business ». Entre celles qui rachètent des start-up et celles qui en créent, RedPill en lance à leur place ! 

Indisciplinée

Forgée dans le chaudron du web des années 2000, Sergine Dupuy est marquée de la culture start-up. « Je ne suis pas très disciplinée, plaisante-t-elle, je ne reste en réunion que si ça m’intéresse et je déteste les gens qui s’écoutent et veulent prendre le pouvoir… » Elle commence au sein de l’hébergeur Chez.com, racheté par Liberty Surf - puis Tiscali, Alice et enfin Free… Elle aime la « vélocité » qui règne alors, et se retrouve très vite propulsée au comité de direction de Liberty Surf. « C’était un univers de la débrouille et de l’entre-soi avec les Niel, Petit, Simoncini… » La « diaspora Liberty Surf a engendré de grosses boîtes ». Sergine Dupuy passe ensuite quasiment dix années en agence (Fullsix et Mindshare). 

L'éthique du marketing

Plus jeune, Sergine Dupuy rêvait de « sauver la veuve et l’orphelin ». Diplômée en droit à la Sorbonne, elle pense s’attaquer aux « yakuzas et à la mafia russe ». Elle déchante en préparant le barreau, devant « ces avocats chiants, pas passionnés par l’esprit de justice ». Elle renonce à « gagner beaucoup d’argent en excellant dans la maîtrise du verbe ». Sergine Dupuy change son fusil d’épaule avec un MBA en marketing « plus éthique (à ses yeux) et moins poussiéreux. »

Tant pis pour le « stéréotype masculin/féminin », mais la créatrice est plus du genre à « faire quatre choses en même temps qu’à creuser à fond un sujet ». Comme elle dit, un entrepreneur doit pouvoir avoir de « la tubularité et descendre jusqu’au noyau de la Terre ». Sergine Dupuy a plutôt une « vision globale du marché, de l’entreprise. Est-ce que la machine a encore du café ?… On ne demande pas tout ça à un entrepreneur ! » Tous les mercredis, elle s’octroie un moment de pause dans une piscine calme de Paris - que lui rappelle quand même son agenda - et ne travaille pas plus que les autres, préférant « le sprint au marathon ».

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