Agence
Dans le prolongement du travail mené pour Monoprix, récompensé en 2017 par le Grand Prix Effie et un Lion d’Or à Cannes, l’agence du groupe Havas veut poursuivre sa croissance tout en conservant une culture décontractée.

Les chiffres en feront saliver plus d’un. Avec des revenus passés de 17 à 24 millions d’euros entre 2016 et 2017, des effectifs quasiment doublés en deux ans (d’une soixantaine à une centaine de salariés entre 2015 et 2017) ainsi qu’une marge brute en croissance constante (10 millions en 2016 contre 13 millions en 2017), Rosapark affiche une santé insolente sur un marché publicitaire qui a tendance à piétiner ces dernières années. Alors, quel est son secret ? « Le modèle de l’agence repose depuis le début sur la notion d’équilibre. Un équilibre qui consiste à se montrer performants lors des pitchs mais aussi en termes de création tout en maintenant une relation de confiance étroite avec les clients », résument d’une même voix Gilles Fichteberg, Jean-François Sacco et Jean-Patrick Chiquiar, les trois cofondateurs.

Cheval de Troie

Trois hommes qui décident fin 2011 de quitter leurs « confortables » situations respectives chez CLM BBDO et Publicis Conseil pour lancer Rosapark sur les fondements d'Havas City, une structure créée en 2008 par BETC pour gérer le budget Monoprix. « Nous sommes partis d’un modèle "from scratch" pour lequel Monoprix nous a servi de cheval de Troie, avec la volonté de servir les annonceurs sur tous les points de contact. Mais nous n’avons pas pour autant révolutionné le modèle de l’agence intégrée », souligne Jean-François Sacco, qui chapeaute la partie créa avec Gilles Fichteberg tandis que Jean-Patrick Chiquiar, au profil plus commercial, opère au niveau de la stratégie et des clients. Une répartition des rôles bien établie servant de colonne vertébrale à l’agence, qui n’entend pas se prendre trop au sérieux malgré sa réussite actuelle. « Nous venons de la culture de la glisse, que ce soit le skate, le ski ou encore le kitesurf. C’est à cette notion à la fois de terrain de jeu et de liberté que "park" renvoie », explique Gilles Fichteberg, évoquant un héritage « à moitié assumé » en ce qui concerne la proximité patronymique avec celle qui fut une figure de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Un état d’esprit décontracté qui est loin de rebuter les annonceurs, en témoignent notamment les gains de budget enregistrés en 2017 (Grdf, Cdiscount, ING Direct…).

Priorité au do & learn

« À l’opposé du "test & learn", nous sommes des adeptes du "do & learn". Et nous sommes dans une volonté de construction de marque dans la durée plutôt que dans une logique de "one shot" », reprend Jean-François Sacco à propos des spécificités de l’agence, qui continue de se structurer avec la promotion début 2017 de Sacha Lacroix comme directeur général aux côtés de Delphine Drutel. Pour autant, Rosapark, qui préfère être vue comme une agence internationale que d'exporter son modèle, tient absolument à éviter la crise de croissance. « Nous comptons aujourd’hui plus de 25 clients et nous ne souhaitons pas multiplier les compétitions au risque de perdre notre âme. Au final, on devient sélectif », assure ainsi Jean-Patrick Chiquiar. Un luxe qui en dit long sur l'attractivité de l'agence.

Chiffres clés

13 millions La marge brute de l’agence à l’issue de l’exercice 2017, en euros.

24 millions Le chiffre d’affaires de l’agence au terme de l’exercice 2017, en euros.

25 % Le taux de croissance de l’agence en 2017 (16 % en moyenne chaque année depuis la création de Rosapark).

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