Production
S’il est un homme dont le nom et la vie sont indéfectiblement liés à celui de l’événement, c’est celui d’Yvan Hinnemann. L’un doit beaucoup à l’autre… et inversement !

On pourrait écrire un ouvrage sur sa vie, tant il a vécu d’expériences professionnelles et humaines, comme le bicentenaire de la Révolution française aux côtés de Jean-Paul Goude, l’inauguration du Stade de France, le passage à l’an 2000 à la Tour Eiffel avec le Groupe F ou le 70e anniversaire du Débarquement en Normandie avec l’agence Magic Garden. L’idée lui a déjà effleuré l’esprit, mais pour le moment, trop de projets en cours. Entre deux repérages dans les Pyrénées pour le tournage de documentaires pour une chaîne de télévision ou la préparation du Festival Lollapalooza à l’hippodrome de Longchamp (avec Live Nation et France Galop), Yvan Hinnemann est sur tous les fronts : régisseur, coordinateur, directeur artistique, conseil dans la conception et l’organisation d’événements (via sa société)… 

Virus du spectacle

Au-delà de son expertise, c’est avant tout un homme animé par la passion. « J’ai fait ce métier sur un coup de foudre en assistant à des festivals de pop en Allemagne à la fin des années 70. Cela m’a donné le virus du spectacle ». Il quitte sa Lorraine natale pour Paris. Il débute par des cours de comédie, devient stagiaire puis assistant metteur en scène à l’opéra de Lyon auprès de Bob Wilson, Patrice Chéreau…, régisseur de tournées (Goldman, Higelin, Sting…), de défilés de mode et d’événements grand public comme le bicentenaire de la Révolution, « un spectacle avec tous ses ingrédients, de la mise en scène aux costumes et l’événementiel le plus abouti ».
Un événement qui marque le tournant de sa carrière avec la Grande Moisson sur les Champs-Élysées avec Gad Weil (1991), l’arrivée de la flamme olympique pour les JO d’Albertville avec Travaux Publics et Jean-Pascal Lévy Trumet (1992). « La société de communication s’est ouverte avec Mitterrand et Lang, les mœurs de l’événementiel ont explosé ! » 

Franc-parler

Sa plus vive émotion ? 1,5 million de personnes recueillies pour la messe des Journées Mondiales de la Jeunesse à Longchamp (1997), « un événement hors norme, l’équivalent d’une ville à faire vivre pendant 24 heures ». Il y a aussi le tournage d’émissions TV et la mise en scène d’événements comme la commémoration du D-Day (2014) qui lui a valu d’être sollicité par l’État pour les commémorations des attentats du Bataclan et de Nice. « Les attentats ont mis une claque aux événements grand public. À cela s’ajoute la révolution numérique qui a modifié les comportements des annonceurs en faveur du digital. Mais les hommes ont toujours besoin d’émotion et cela passe par la créativité au cœur de notre métier. Aux clients d’être plus audacieux et courageux ! ». Fait chevalier de l’ordre national du Mérite cette année, l’homme a un franc-parler et n’hésite pas à défendre les causes qu’il juge justes. 

S’il se définit comme « un homme de spectacle qui dépanne en événementiel », il est un personnage empreint d’humanité qui se ressource en écoutant Mozart et Wagner ou en marchant avec son chien dans sa campagne normande.

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