Finances
Le géant de la publicité Publicis a annoncé jeudi 18 octobre la mise en vente de son activité de visiteurs médicaux Publicis Health Services, qui a encore freiné la croissance du groupe au troisième trimestre, notamment en Amérique du Nord.

« On peut se permettre de garder des métiers très différents quand on dirige une holding, mais quand on veut vraiment faire une entreprise qui connecte les données, la création et la technologie, et travailler comme une plateforme, il faut qu'on fasse des choix parfois difficiles entre les actifs vraiment stratégiques et ceux dont, hélas, il faut qu'on se sépare », a expliqué Arthur Sadoun, président du directoire de Publicis Groupe. 

 

 

Le processus de vente de PHS (Publicis Health Services), qui devrait représenter un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros en 2018, est déjà «bien avancé», a-t-il précisé lors d'une conférence avec des journalistes. Il voit dans cette cession une preuve de la mutation du groupe.

 

Selon des résultats de publiés jeudi 18 octobre, le chiffre d'affaires du trimestre de l'ensemble du groupe s'est amélioré de 0,5%, à 2,197 milliards d'euros. La croissance «organique» (à taux de change et périmètre constants), indicateur de référence du secteur, ressort à 1,3%, en-dessous du consensus des analystes interrogés par Factset qui tablaient sur +1,85%. Mais sans PHS (Publicis Health Services), la croissance organique aurait été de 2,2%.





« Zone de vigilance »

Les grandes agences de publicité traversent une période de troubles. Elles doivent faire face aux plateformes comme Google et Facebook, qui s'adressent directement aux clients, et à la nouvelle concurrence des sociétés de conseil comme Accenture ou Deloitte qui chassent de plus en plus sur leurs terres.



Publicis a bénéficié au troisième trimestre des revenus de contrats signés au premier semestre, comme Daimler, Carrefour ou Marriot, et de sa transformation en cours avec de nouvelles offres sur la donnée, le contenu personnalisé et le conseil en transformation numérique. Mais en Amérique du Nord, qui représente plus de la moitié de ses revenus, le troisième groupe publicitaire mondial a récolté 1,214 milliard d'euros au troisième trimestre, soit un déclin de 0,6% en organique (+1% hors PHS).



Arthur Sadoun note une «zone de vigilance» aux États-Unis, où les clients des agences de publicité dépensent moins et réduisent leur champ d'action dans le domaine de la création. « On est en train de passer, dans les campagnes créatives, de la communication de masse à la personnalisation à grande échelle. C'est là qu'il y a le plus de croissance », analyse-t-il.



Il estime que Publicis a pris ce tournant, se félicitant notamment des performances européennes (4,4% de croissance organique sur un an), emmenées par le Royaume-Uni et la France. Publicis a récemment remporté le budget média mondial du groupe pharmaceutique britannique GSK. « C'est, à date, la plus grosse compétition de l'année de l'industrie », a déclaré Arthur Sadoun.



Le groupe maintient ses objectifs de parvenir à une croissance organique de 4% d'ici 2020.

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