Communication
Publicis avance ses pions face aux cabinets de conseil en entrant en négociations exclusives pour racheter l'ESN Xebia France. Une acquisition stratégique «importante» pour le groupe.

Publicis.Sapient fait un pas de plus vers la tech. Selon un communiqué diffusé lundi 22 octobre, le groupe Publicis est entré en négociations exclusives pour racheter le cabinet de conseil spécialisé Xebia. Fondé en 2005 par Luc Legardeur, l'entreprise de services numériques (ESN) s’est peu à peu spécialisée en technologies data, cloud, web, architectures dites réactives, mobile et méthode agile.

Xebia emploie à ce jour 170 personnes, aux profils plutôt ingénieur, et est qualifié de «pépite technologique» par Publicis, dans son communiqué. Le cabinet travaille pour des grands comptes comme Axa, Air France, BNP Paribas (pour qui travaille également Publicis.Sapient), la Française des Jeux, Meetic, Natixis, Sanofi, ou encore des start-up comme BlaBlaCar, Early Birds, ou encore ManoMano. Il est aussi initiateur d’un événement sur la tech appelé Xebicon, lancé il y a cinq ans.

Les collaborateurs de Xebia viendront compléter les équipes de Publicis.Sapient (fusion de Digitas LBI, Sapient Razorfish et Nurun, pour un total de 650 salariés) l’entité technologique du groupe. Publicis fait ainsi un mouvement de plus vers l’accompagnement technologique des annonceurs. Les modalités de l’offre de rachat n’ont pas été divulguées. Et le projet reste soumis à l’approbation des instances représentatives du personnel. 

Renfort technologique

«C'est un projet important pour nous car il nous permettrait de renforcer Publicis Sapient en France avec des expertises technologiques comme ce que l'on a appelé la Digital business transformation, afin d'accompagner les marques dans leur transformation de bout en bout», explique à Stratégies Véronique Beaumont, CEO de Publicis.Sapient.

Pour Publicis, c'est une nouvelle réponse aux cabinets de conseil comme Accenture. Alors que ce dernier vient de la technologie et rachète des agences créatives, Publicis.Sapient fait le chemin inverse, de la publicité vers la technologie. Avec Xebia dans ses effectifs, c'est aussi une nouvelle porte qui s'ouvre chez l'annonceur: le DSI, responsable des systèmes d'information, et/ou le CTO, directeur technique.

Dans cette concurrence avec les cabinets de conseil, Véronique Beaumont explique: «Cette opération n'est pas faite pour être un signal envoyé aux cabinets mais il est certain qu'on est dans une compétition et ce qui nous importe est d'être outillé pour ce combat, on essaie d'y aller le plus vite possible.»

Un interlocuteur unique

Côté Xebia, Luc Legardeur explique que «la vision est de faire du logiciel de très haute qualité, avec des consultants recrutés avec une moyenne d'ancienneté de 8 ans, et pas de juniors sortis d'école». Bien implantée dans le secteur des ESN, la marque Xebia ne serait pourtant pas conservée. Un seul interlocuteur resterait: Publicis Sapient.

Doit-on s'attendre à d'autres acquisitions technologiques dans les mois à venir? Comme le rappelle Véronique Beaumont, «les acquisitions ont été évoquées au niveau du groupe comme une option stratégique possible, et dépasser la technologie pour toucher d'autres domaines comme la data ou bien encore le contenu». Le rachat de Xebia devrait être finalisé avant la fin 2018.

 

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