Design
In Design We Trust, c’est le credo de l’ADC, l’association des agences de design qui organisait une soirée dédiée à la créativité le 10 octobre.

C’est devenu un rendez-vous bien établi, dont la quatrième édition a réuni 350 personnes le 10 octobre à l’Espace Saint-Martin à Paris. In Design We trust, organisé par l’ADC (Association Design Conseil), est un événement dans lequel les créatifs d’agences, et pas forcément les dirigeants, viennent partager leurs inspirations.

Chacun est libre de son thème et de sa présentation, en solo ou en duo, dans un temps imparti de cinq minutes sanctionné par une interruption musicale comme aux Oscars. Si Sébastien Dragon, de Bronson, s’est laissé déborder par son enthousiasme pour le graphiste allemand Wolfgang Weingart, tout le monde a à peu près joué le jeu, assurant une soirée rythmée et éclectique.

Références à l'actu

Parmi les 17 interventions, certains ont fait directement référence à l’actualité, comme Nicolas Neau de Pixelis. Pour sa première participation, le directeur de création avait choisi le thème de la radicalité, rappelant les origines du mouvement Extinction Rebellion dont le logo en forme de sablier a été conçu en 2011 par l’artiste de rue ESP. Julie Delphin et Laurent Jossec, de Crépuscule, ont détaillé les symboliques de la couleur jaune, à la fois joyeuse, acide, percutante et rebelle lorsqu’elle devient indissociable d’un vêtement protestataire. D’autres se sont intéressés aux tendances créatives, comme Cyriaque Porte de Team Créatif et Martin Iselt de CBA, qui ont exploré les thèmes proches du minimalisme et du design honnête. Florence Verne, directrice de création packaging d’Extreme, a partagé ses rencontres avec des maîtres d’art dans ses collaborations avec des marques de luxe - superbe travail de la plume, des broderies ou du papier découpé. Tanguy Kabouende, d’Atelier Casanova, a parlé de design et fiction, rappelant à quel point la série Star Trek avait été visionnaire en annonçant la tablette et le téléphone à clapet dès les années 1960. Parfois, la présentation elle-même était créative, comme lorsque Cécile Delchet et Benoît Sjoholm de Pulp ont imaginé la cérémonie des «pépites du design», les formules absurdes ou drolatiques entendues en réunions avec les clients.

Si l’assemblée, essentiellement jeune, a apprécié ce partage d’inspirations, la soirée était aussi l’occasion pour Luc Speisser, président Europe de Landor et président de l’ADC, de faire passer un message : «Le mot “design” n’a jamais été aussi bien perçu en France et pourtant le métier d’agence n’a jamais été aussi fragile. Avec 21 membres à l’ADC, nous ne sommes pas assez nombreux.» Des agences majeures, comme Saguez & Partners, Lonsdale et W&Cie, dont les dirigeants ont présidé l’association, n’en font plus partie. Luc Speisser envisage un rapprochement avec l’APCI (à l'origine Agence pour la promotion de la création industrielle devenue agence pour la promotion du design), présidée par Dominique Sciamma. Ce projet doit faire l’objet d’une réunion en décembre. De son côté, l’APCI participe aux Assises du design sous l’égide des ministères de la Culture et de l’Économie dont la restitution aura lieu le 11 décembre.

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