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Chlorophylle et baies vitrées pour Havas à Suresnes
11/04/2003À partir de ce week-end, les équipes d'Havas vont troquer leurs bureaux austères de Levallois pour un site de briques et de verre au milieu des parcs de Suresnes.
Un joyeux chambardement règne au 84, rue de Villiers, à Levallois-Perret. Ce week-end, un premier convoi d'Euro RSCG emménage à Suresnes, au 2, allée de Longchamp, dans le nouveau siège du groupe Havas. Quelque mille deux cents personnes de treize entités du groupe vont quitter le monstre de verre des années soixante-dix. Accessoirement, l'opération permet à Havas de réaliser une économie de 10 à 15 %. Direction les bords de Seine, sur 21 000 m2 en partie fraîchement construits, face aux jardins de Bagatelle. L'avenir du groupe aurait pu se jouer à Meudon devant les anciennes usines Renault. Mais Cisco a raflé le terrain à la barbe de Jacques Séguéla, le vice-président d'Havas, et de l'architecte Norman Foster, qui avaient imaginé« l'agence du xxie siècle sous forme de cinq capsules ».Jacques Séguéla s'est rabattu sur un site existant, intégrant l'ancienne usine des parfums Coty, en briques à liserés blancs en béton, patrimoine de l'architecture industrielle des années trente. C'est finalement l'agence d'architectes Valode&Pistre qui a conçu le prolongement contemporain du bâtiment historique, avec trois blocs de verre qui le surplombent tout en restant discrets, à l'arrière-plan. De quoi implanter les« racines du futur »chères à Jacques Séguéla.« De l'oxygène, du soleil quasiment partout, de la chlorophylle avec les parcs alentours : cela inspire ! »
Favoriser les échanges
Les salariés du groupe seront installés non plus sur onze étages mais sur cinq, ce qui est supposé favoriser les échanges.« La circulation entre les corps de bâtiment est facilitée par de larges galeries latérales, qui donnent de l'air. Elles seront aussi des points d'attente où l'on pourra s'asseoir face aux jardins »,explique l'architecte Jean Pistre. Ces artères de circulation desservent les points stratégiques que sont l'auditorium et la grande salle client. Le premier, consacré aux présentations, laisse entrer le jour par des baies vitrées. La salle clients, elle, située dans l'angle arrondi de l'ancienne usine, est la plus impressionnante. Ses 6,50 mètres de hauteur sous plafond accueillaient jadis la chaufferie de l'usine. Aujourd'hui, l'espace est aménagé avec une arrière-salle dotée d'un miroir sans tain pour les traductions simultanées. Le reste est plus classique : un mélange de bureaux et d'espaces paysagers. C'est d'ailleurs une volonté affirmée par la direction de« ne pas la ramener ». « L'arrogance est mal venue aujourd'hui de la part des publicitaires »,explique Jacques Séguéla. Signe de cet état d'esprit : l'entrée principale est latérale plutôt que frontale. L'accueil s'étire en longueur plutôt que dans un traditionnel espace en hauteur, symbole de puissance. Le hall glacé de Levallois laisse donc place à un espace convivial de circulation, avec bar et fauteuils contemporains ovoïdes, au ras du sol.« À 50 cm, on est plus ouvert qu'assis en hauteur »,explique Jacques Séguéla, nouvel adepte de la lounge attitude.