La banque publique d'investissement BPI France a décidé de redéfinir l'innovation jusqu'alors trop centrée sur le secteur des nouvelles technologies pour mieux accompagner les futures pépites françaises.

La banque publique d'investissement BPI France a dévoilé lundi 26 janvier un nouvel outil censé redéfinir de manière plus large qu'auparavant la notion d'innovation apportée par une entreprise en devenir, afin de mieux accompagner les futures pépites françaises. «Nos critères pour accorder un financement lié à l'innovation étaient trop centrés sur le secteur des nouvelles technologies», explique Paul-François Fournier, directeur exécutif en charge de l'innovation chez BPI France. «Qu'il s'agisse des réseaux d'entrepreneurs, des chercheurs, des investisseurs, des régions, tous partageaient le même constat, nous devions élargir notre focale pour mieux appréhender l'innovation sous tous ses formes», indique-t-il. BPI France a travaillé notamment avec la Fondation internet nouvelle génération (Fing), des acteurs du soutien à l'innovation et une douzaine de start-up pour mettre au point ce nouveau référentiel de l'innovation.

 

La banque publique attribuera désormais à un projet une note d'intensité de l'innovation comprise entre 0 et 4 dans six critères différents (produit et service, procédé et organisation, marketing et commerce, modèle d'affaires, technologie, innovation sociale). Avec deux questions centrales pour l'évaluer: «Qu'est-ce qu'il apporte de nouveau au marché, et en quoi il différencie l'entreprise qui le propose?», résume Daniel Kaplan, délégué général de la Fing. «Cela permettra d'assurer un continuum de financement entre une subvention de 30 000 euros d'une bourse «French Tech» et un ticket de «Large Venture» de 20 millions d'euros», détaille Paul-François Fournier, qui rappelle que BPI France a «injecté un milliard d'euros dans des projets innovants l'an passé, soit une hausse de plus de 40% par rapport à 2013».   

 

La banque publique d'investissement dirigée par Nicolas Dufourcq prévoit d'investir huit milliards d'euros d'ici 2017 dans des sociétés françaises. «C'est maintenant que ça se passe, qu'il y a de plus en plus de projets et d'entrepreneurs», assure Paul-François Fournier, qui veut «maximise(r) le nombre d'entreprises françaises qui deviennent de potentiels leaders mondiaux dans leur domaine». Son organisme a parfois été frustré de ne pas avoir pu soutenir suffisamment des réussites comme Blablacar ou Leetchi, en raison de règles de financement trop contraignantes car liées au seul développement technologique. Enfin, BPI France a également mené en amont un chantier de simplification, en réduisant en particulier d'un quart ses délais de décision et formant ses 150 chargés d'affaires au capital-risque.

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