Face aux ambitions d'Apple dans le paiement en ligne et particulièrement sur mobile, Google tente de reprendre la main avec un accord dévoilé lundi 23 février avec trois grands opérateurs de téléphonie aux Etats-Unis: AT&T, T-Mobile et Verizon. De quoi, espèrent ses dirigeants, faire décoller le porte-monnaie électronique Google Wallet, lancé il y a plusieurs années.
Outre l'acquisition d'une série de technologies et de brevets de Softcard, un système de paiement contrôlé par les opérateurs américains de téléphonie mobile «afin d'améliorer Google Wallet», l'accord avec les trois opérateurs prévoit que tous les smartphones que ceux-ci vendront à partir de «plus tard cette année» auront l'application Google Wallet pré-installée s'ils fonctionnent sous Android, ce qui est le cas de 85% des mobiles vendus dans le monde.
Pour Bryan Yeager, un analyste de la société de recherche E-Marketer cité par l'AFP, cet accord «aidera à mettre Google Wallet en contact avec davantage d'utilisateurs potentiels, mais le marché des paiements mobiles aux Etats-Unis restera concurrentiel et fragmenté pour au moins quelques années, alors que divers acteurs tentent de gagner du poids auprès des consommateurs».
Il rappelle que Google Wallet «ne sera pas la seule option de porte-monnaie mobile pour les utilisateurs d'Android». Samsung, l'un des grands utilisateurs d'Android, a ainsi annoncé la semaine dernière le rachat de Loop Pay, une start-up américaine spécialisée dans les paiements depuis un mobile qui se pose en rivale d'Apple Pay, le service de paiements lancé en octobre aux Etats-Unis par Apple et qui est utilisable avec ses tout derniers modèles d'Iphone (6 et 6 Plus) ainsi qu'avec la future montre connectée Apple Watch.
Les enjeux sont évidemment majeurs. Ainsi, E-Marketer estime que 3,5 milliards de dollars de paiements mobile ont été effectués aux Etats-Unis l'an dernier, et qu'ils pourraient atteindre 27,5 milliards en 2016 et 118 milliards en 2018.
