La prochaine loi de santé prévoit un étiquetage unifié par code couleur des produits transformés. Un outil informationnel de choix mais surtout un bon antidote au marketing alimentaire, selon Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir.

Saviez-vous que les muffins au blé complet sont bien plus équilibrés que les biscuits Prince Petit déj aux céréales? Que certains plats préparés Marie, qui ne revendiquent en rien un bénéfice minceur sont plus intéressants sur le plan nutritionnel que des plats Weight Watchers dits light? La déconstruction des idées reçues, c’est en partie ce à quoi a abouti l’étude menée par l’UFC-Que Choisir sur l’étiquetage nutritionnel simplifié, un système de code couleur informant les consommateurs de l’équilibre nutritionnel des plats transformés, proposé dans le cadre de la prochaine loi de santé.

 

Composé de cinq couleurs: du vert pour les produits les plus équilibrés au rouge en passant par le jaune, l'orange et le rose, cet étiquetage appelé «traffic lights», en référence au feu tricolore de circulation, est déjà utilisé par le Royaume-Uni, sous une forme plus complexe. Porté par le professeur Serge Hercberg, ce système vise à donner des repères nutritionnels plus simples au consommateur calculés sur l’apport calorique pour 100g, la teneur en graisses saturées, en sel et en sucres.

 

Facile à comprendre

 

Pour tester la pertinence d’un tel système, l’association UFC-Que Choisir a analysé 300 produits d’alimentation courante, de toutes catégories, couvrant tous les besoins de la journée, du petit-déjeuner au repas principal en passant par le goûter et a simulé l’étiquetage nutritionnel simplifié. Un code que les lobbys industriels fustigent, dénonçant la stigmatisation de certaines catégories de produits à laquelle pourrait mener un tel étiquetage. Pourtant, force est de constater que cette formule simplifiée offre de nombreux avantages. «C’est un outil informatif qui permet en un seul coup d’œil de comprendre l’intérêt nutritionnel du produit, remarque Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir. C’est aussi un révélateur qui combat un certain nombre d’idées reçues, qui aurait pu dire qu’un cassoulet ou qu’un couscous obtiendrait une pastille verte

 

Considéré par l’association comme un véritable outil éducatif, ce nouveau système se révèle aussi être, comme le martèle Alain Bazot, un puissant «antidote contre le marketing alimentaire, qui permet de démystifier les codes, minceur, équilibre, nature, etc., des packagings.» Pour démontrer son analyse, l’association a comparé de nombreux packagings à l’identité visuelle souvent très similaire, et a mis à l’amende nombre de produits estampillés 0%, comme les yaourts par exemple, qui ne se révèlent pas plus équilibrés que des yaourts normaux. Idem au rayon des céréales, avec des Fitness et autres Special K qui misent tout sur le bien-être, la minceur etc., alors que des céréales type Smacks sont tout aussi intéressantes ou inintéressantes, c’est selon, sur le plan nutritionnel, et obtiennent une pastille orange. Ce nouvel étiquetage sonnerait-il le glas du marketing du light?

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