Richard Girardot, le PDG de Nestlé France, dénonce dans Le Figaro de mardi 31 mars, les méthodes de la grande distribution avec ses fournisseurs, et s'interroge sur l'attitude des pouvoirs publics. Richard Girardot, dont le groupe est le premier fournisseur des grandes surfaces en France, évoque des «marges écrasées» par les exigences des distributeurs.
Il rappelle que l'Autorité de la concurrence ne s'est toujours pas prononcée sur les rapprochements entre grandes enseignes telles Auchan/Système U et Casino/Intermarché, qui constituent ainsi des forces de frappe ultra-puissantes face aux acheteurs. «Cela fait sept mois que les premiers rapprochements entre centrales d'achat ont été annoncés et l'Autorité n'a toujours pas rendu sa décision sur le sujet, laissant passer la période cruciale des négociations tarifaires annuelles», insiste-t-il.
L'Autorité de la concurrence en question
Saisie en novembre du sujet par le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron et par la Commission des affaires économiques du Sénat, elle avait promis de rendre un avis «au cours du premier trimestre 2015», qui s'achève mardi soir. «C'est stupéfiant!», lance-t-il.
Richard Girardot ajoute que l'Autorité de la concurrence est «toujours prompte à prendre la parole contre les industriels». «Nous avons écrasé nos marges pour continuer d'être référencés chez les distributeurs», poursuit le PDG de Nestlé France, reconnaissant que si ces derniers ont réduit leur propres marges sur les produits leaders de Nestlé «pour compenser cet effort, ils ont augmenté les prix des produits vendus sous leurs marques propres», déplore-t-il.
Enfin, Richard Girardot affirme que les distributeurs «refusent de signer des chartes de bonnes pratiques avec les industriels, alors que nous en signons avec les agriculteurs».