New York, 5 mai 2015. Le temps d’une soirée, le 57e étage de la tour Four World Trade Center, encore en construction, a été transformé en un gigantesque salon éphémère accueillant les 360 participants (clients, journalistes, blogueurs...) de la première conférence «Quality of Life» organisée par Sodexo pour «explorer les nouvelles frontières de la performance».
Devant une vue à couper le souffle d’un Manhattan qui s’illumine à mesure que la nuit enveloppe la ville, les invités, casques vissés sur les oreilles, écoutent religieusement le professeur Jon Kabat-Zinn, spécialiste de la réduction du stress et de la pleine conscience (ou «mindfulness»), qui les invite à mieux savourer l’instant présent. Face aux immenses baies vitrées de cet étage rarement ouvert au public, chacun apprend donc comment déguster, avec tous ses sens, le plus simple des grains de raisin. Une expérience d’une demi-heure qui vise à s’exercer à cette fameuse pleine conscience prônée par le gourou de la soirée.
De la théorie à la pratique
Le dîner, point d’orgue de la première des deux journées de conférence, en incarne l’esprit: faire vivre aux participants ce dont les intervenants ont débattu sur scène toute la journée et créer une alchimie entre ce que les invités apprennent en salle de conférence et ce qu’ils vivent en dehors. Pour Frédéric Bault, directeur de création et vice-président d’Havas Event, agence qui a remporté la compétition portant sur cet événement il y a quelques mois, «les expériences vécues par les participants permettent de raconter ce qu’est Sodexo, elles sont une traduction des engagements du groupe».
Tel est bien l'objectif: mieux appréhender ce mouvement engagé par Sodexo il y a quelques années, qui «croit que pour créer de la valeur de manière durable, les entreprises et la société dans son ensemble, doivent faire du bien-être des citoyens une priorité ultime», écrit Michel Landel, PDG du groupe, dans le livret de présentation de la conférence. «L’avenir de notre groupe sera de favoriser et de faciliter les relations humaines», ajoute-t-il en introduction de la conférence.
Une gamme de services étendue
Sodexo, 18e employeur mondial (plus de 400 000 collaborateurs), n’est encore principalement considéré que sous le prisme de son activité de restauration d’entreprise. Pourtant, la gamme de services développés par le groupe est bien plus vaste: une centaine au total, de la réception à la maintenance en passant par la conciergerie. «Les métiers de Sodexo sont des métiers de coulisses, remarque Ana Busto, directrice de la communication, mais ce sont aussi des métiers de proximité, ce qui fait que nous avons la chance d'être un observatoire social et sociétal.» Encore faut-il communiquer sur cette position de vigie.
Si Sodexo s’est diversifié au fil des années, «cette transformation n’est pas encore connue de tous, complète Julien Carette, président d'Havas Event. Tout le travail de maillage de la qualité de vie que Sodexo a effectué depuis quelques années ne se voit que par petites touches.» D’où l’idée d’un événement, ajoute-t-il, véritable «moment d'accélération, de visibilité et d'explosion de tout un travail plus discret et plus profond effectué en amont. La conférence a été pensée pour cristalliser ce travail et pour le diffuser à des personnes qui vont elles-mêmes le faire rayonner vers leur propre communauté.»
Nouveau modèle de management
Une analyse partagée par Ana Busto, qui envisage cette conférence comme une manière de «démontrer la valeur que peut avoir Sodexo sur la qualité de vie», mais aussi comme un rouage essentiel du travail «que le groupe mène actuellement sur sa stratégie et son architecture de marque.»
Les équipes d’Havas Event et d’Havas Paris ont travaillé pendant un an avec Havas New York pour mettre au point cet événement et le médiatiser. Huit à dix personnes mobilisées tout au long de l’année, plus d’une centaine mises à contribution dans les derniers jours précédant l’ouverture de la conférence...
La manifestation a vu pendant deux jours se relayer sur scène des speakers de haut vol et des experts du monde entier, comme la secrétaire adjointe de l’OCDE Mari Kiviniemi, l’essayiste Jeremy Rifkin, l’éditorialiste Arianna Huffington ou encore le climatologue et Prix Nobel Jean Jouzel qui ont exprimé leur vision de la qualité de vie et qui ont démontré son importance dans la performance des entreprises et plus globalement de la société aujourd’hui.
Encore trop inexploitée, selon Sodexo, la qualité de vie est pourtant l’un des leviers de l'efficacité et du progrès aujourd’hui, estime le groupe, surtout auprès des nouvelles générations qui remettent en cause notamment des modèles de management qui ont vécu.
Quality of Life Observer, la plateforme web de contenus
La conférence, élément le plus visible de la stratégie de Sodexo, et probablement le plus marketé aussi, permet au groupe de «préempter cette valeur centrale qu’est la qualité de vie», juge Julien Carette. Le travail de communication, lui, a commencé il y a bien longtemps déjà. Notamment grâce à une stratégie de contenus.
Le magazine édité par le groupe à destination des métiers de la santé a déjà été refondu sous le prisme de la qualité de vie et une plateforme web de contenus, le «Quality of Life Observer», a été inaugurée l’année dernière.
Le site est alimenté par une équipe affectée à la stratégie éditoriale en interne, emmenée par la directrice du pôle contenus et productions Sophie Delaval, et diffuse régulièrement des case studies, des interviews, mais aussi des études, dont la dernière a été réalisée par Harris Interactive.
Le site permet aussi de donner une seconde vie à la conférence avec la diffusion des entretiens des intervenants et des comptes-rendus de débats. Une deuxième édition de la conférence Quality of Life devrait se tenir d’ici deux ans, dans «une autre région du monde intéressante pour Sodexo», laisse entendre Michel Landel. L’Inde serait en ligne de mire.
