Marketing mobile
Le PDG de Mobile Network Group, «serial entrepreneur» manageant 70 salariés dans le marketing mobile, a appris à écouter, faire confiance. Et à parler de façon directe.

Dans leurs nouveaux locaux au cœur de Boulogne Billancourt, les codes de la start-up sont respectés: panneau avec les mantras maison («Innovation, Creativity, Fun, passion, respect», etc.), tables de ping-pong et de baby-foot au rez-de-chaussée. Avec 70 salariés et 13,7 millions d’euros, Mobile Network Group devient une petite entreprise, qui a grossi à coup d’acquisitions, avec pour dernière Appsfire. Après des bureaux ouverts en Italie, Allemagne, Espagne et aux Etats-Unis, Paul Amsellem vient d’en ouvrir un à Londres, qu’il a confié à Claire-Marine Varin, 25 ans. 

A 40 ans, Paul Amsellem est presque un vieux routier du marketing mobile, ayant enchaîné les créations d’agences, depuis Phonevalley en 2000: en pleine explosion de la bulle internet, il mise alors sur les premières campagnes de SMS surtaxés. Puis les balbutiements de l’internet mobile. «Il a toujours su repérer les potentiels naissants pour trouver de nouveaux usages. Il est déjà venu à l’agence avec sa sacoche d'objets connectés à nous montrer», salue Alexandra Chabanne, coprésidente de Group M Interaction.

Intrapreneur

Au fil des années, il a appliqué des règles de management classiques: «Apprendre à faire confiance, écouter les gens, dire merci. Face à un problème, je leur demande souvent “Et toi, tu ferais quoi?”», résume-t-il. «Il fait confiance à son équipe, il aide ses salariés à se dépasser. Il est opportuniste tout en ayant une vision. Et peut être impatient», estime Christophe Collet, fondateur de l’agence S4M, ancien compagnon de route dont est actionnaire Paul Amsellem, via son fonds Nemap.
Pour interagir, il préfère de loin les réunions, «sans réunionite»: avec un point hebdomadaire en France, et une visite auprès des dirigeants à l’étranger tous les deux mois que Paul Amsellem a veillé à rendre «autonomes», ou comme il dit «“intrapreneurs” des filiales». Il est aussi adepte de Slack, une plateforme de communication collaborative en même temps qu'un logiciel de gestion de projets.
Pendant dix mois, en 2011, le dirigeant a connu une expérience particulière, en tant que patron de Nokia France: «Ma mission était de développer les relations commerciales de Nokia en France. J’ai dû gérer un plan social. La revente à Microsoft se préparait», résume-t-il. A tout le moins, il y aura appris «comment annoncer une nouvelle: je suis devenu adepte du discours direct, exprimer l’émotion en même temps que le message.» Du sorry-telling.

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