Marketing sportif
Les soupçons de corruption à la Fifa inquiètent les sponsors. Ils font part de leur préoccupation face à cette affaire qui éclabousse le football mondial.

Les affaires de corruption à la Fifa, où une dizaine de dirigeants sont encore interrogés en Suisse par des représentants de la justice américaine, préoccupent les partenaires de l’instance mondiale du football. Vendredi 29 mai, le coréen Hyundai, sponsor des Coupes du monde avec ses marques auto, Hyundai et Kia, a indiqué dans un communiqué suivre la situation «de près». 

«En tant qu'entreprise qui accorde la priorité la plus grande aux normes éthiques et à la transparence, Hyundai Motor est extrêmement préoccupé par les procédures légales concernant les dirigeants de la Fifa et continuera à suivre de près la situation», précise le communiqué.

D’autres sponsors, parmi les principaux qui versent plus de 20 millions d’euros annuels à la Fifa, avaient déjà manifesté leur inquiétude après ces affaires qui remuent le monde du football professionnel. Visa a été le plus virulent. L’établissement financier avait déjà fait part de son inquiétude quant aux conditions de travail des ouvriers des stades de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Suite aux arrestations de plusieurs dirigeants, Visa a menacé de «réévaluer son partenariat» avec la Fifa et attend de «solides pratiques éthiques».

Soutiens maintenus

Coca-Cola, qui avait aussi exprimé son inquiétude sur les chantiers du Qatar, s'est également alarmé par communiqué: «Cette controverse ternit les idéaux de la Coupe du monde, et nous avons à maintes reprises exprimé notre préoccupation au sujet de ces sérieuses allégations.» McDonald's a également souligné prendre «très au sérieux» les problématiques ayant trait à l'éthique et à la corruption, et jugé «extrêmement inquiétantes» les révélations de la justice américaine.

Autre grand partenaire, l’équipementier officiel Adidas a souligné qu'il maintenait son soutien financier au football mais a encouragé la Fifa «à continuer de mettre en place et à respecter des normes conformes à la transparence dans tout ce qu'elle fait». Son concurrent américain Nike, partenaire de nombreuses fédérations nationales, dont celle de France (42 millions d’euros annuels), affirme à l’AFP vouloir «coopérer» avec les enquêteurs.

En effet, parmi les griefs reprochés par la justice américaine aux dirigeants de la Fifa, figurent aussi plusieurs points concernant les accords de sponsoring. Ainsi, des dessous de table auraient été versés par «un important équipementier américain» à la fédération brésilienne de football. C’est Nike qui habille l’équipe du Brésil depuis 1996. Le contrat serait «officiellement» de 160 millions de dollars sur 10 ans. Mais Nike aurait versé parallèlement 40 millions de dollars à un responsable d’une agence de marketing brésilienne. Une partie de l’argent aurait été reversée à un responsable de la Fifa.

Quatre dirigeants d’agences de marketing sportif figurent parmi les personnes interpellées par la justice américaine: l’Argentin Alejandro Burzaco (Torneos y Competencias), l’Américain Aaron Davidson (Traffic Sports), les Uruguayens Hugo et Mariano Jinkis (Full Play Group), le Brésilien José Margulies (Valente Corp).

Il y a quelques mois, deux marques avaient décidé de ne pas prolonger leur partenariat avec la Fifa: le géant de l'électronique Sony et la compagnie aérienne Emirates. La Fifa doit ce vendredi 29 mai procéder au vote pour sa présidence. Le Suisse Sepp Blatter, non inculpé mais cible de très nombreuses critiques, est candidat à sa propre succession.

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