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L’assureur devient partenaire titre du bateau français pour la prochaine Coupe de l’America. Un engagement estimé à plus de 15 millions d’euros au total.

Groupama sera le partenaire titre du défi français lors de la prochaine édition de la Coupe de l’America, qui se disputera durant l’été 2017 aux Bermudes. L’assureur s’engage derrière son skippeur, Franck Cammas, qui porte le projet, baptisé Groupama Team France, avec Michel Desjoyaux et Olivier de Kersauson. Groupama investira son budget voile dans cette compétition, soit entre 5 et 6 millions par an jusqu’à l’échéance.

«C’est un joli cadeau que nous offrons à Franck Cammas pour fêter nos dix-huit ans de collaboration, déclarait avec malice Thierry Martel, directeur général de Groupama lors d’une conférence de presse, jeudi 25 juin. Nous avons été séduits par le projet, car il a été remanié, et cette fois-ci, c’est plus le sport et le talent qui primeront que les montants des budgets.» Groupama Team France sera doté d’environ 25 millions d’euros, dont 80% apportés par l’assureur. Le solde viendra d’autres partenariats, un club d’entreprises et des opérations de financement participatifs.

Groupama bénéficiera de 80% de visibilité sur le bateau qui sera… vert comme l’identité visuelle de l’entreprise. Le projet est également porté par le ministère de la Défense. Celui-ci assurera un partenariat technique, notamment d’échange de technologies en recherche et développement.

Budgets plus modestes

Début 2015, un partenariat avec Accor avait capoté. Mais, à l’époque, les budgets étaient beaucoup plus élevés. Depuis, les règles ont changé. La prochaine édition de la Coupe de l’America se disputera sur des catamarans de moins de 15 mètres de long, contre 22 mètres précédemment. Plus petits, mais aussi techniques, ces bateaux sont surtout beaucoup moins chers. Du coup, les budgets devraient largement dégonfler: en 2013, les américains d’Oracle, vainqueurs du Trophée, bénéficiaient de 250 millions de dollars!

«La Coupe de l’America, ce n’est plus une course de milliardaires, insiste Franck Cammas. Elle devient un véritable championnat du monde d’équipes nationales.» Toutefois, avec 25 millions d’euros, la France ne figurera pas dans la cour des grands. Mais les skippeurs y croient dur comme fer. La France est réputée pour son savoir-faire technique dans la conception des bateaux, et pour ses skippeurs, équipiers et stratèges souvent recherchés par les équipes étrangères. «Il faut y aller avec humilité, mais aussi avec une certaine ambition et sans complexe, affirme Franck Cammas. On y va pour gagner!»

L’objectif plaît à Groupama. L’assureur avait réduit son engagement dans la voile après sa victoire dans la Volvo Ocean Race, en 2012, avec Franck Cammas. «Les budgets étaient à l’époque trois fois plus importants, rappelle Thierry Martel, le directeur général. Là, nous sommes à budget constant.» Groupama, qui ne devrait pas remettre en cause ses autres opérations de sponsoring, notamment le football, profitera de la Coupe pour communiquer à l’international.

Vitrine de la technologie française

La Coupe de l’America sera également une vitrine pour l’industrie française nautique. «C’est un projet technologique qui permettra à la France de valoriser un savoir-faire d’excellence en matière de nautisme, indique Patrick Kanner, ministre des Sports. Leader mondial de la voile et quatrième producteur de bateaux à moteur, la France est à la pointe dans ce secteur qui représente plus de 5 000 entreprises, 41 000 salariés et plus de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.»

Après la candidature pour les Jeux olympiques de 2024, la France s’embarque donc dans un nouveau challenge sportif majeur. Car, si Franck Cammas et ses amis skippeurs décrochent le fabuleux trophée, il faudra organiser la compétition en 2020 dans notre pays.

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