Internet
Le succès des Norman, Cyprien et autres Enjoy Phoenix attise l'appétit des marques. Quelles sont les chausse-trapes à éviter lorsqu'on veut s'adjoindre les services d'un vlogueur?

1. Étudier l'opportunité

Les youtubeurs sont-ils pour toutes les marques? «Le recours aux youtubeurs s’impose surtout si vous vendez un service ou un produit grand public pour les 15-35 ans», estime Stéphane Bouillet, fondateur d’Influence 4 You. Selon Grégory Jeandot, patron de Marketing Z, «il n'y a pas un type d'opportunité spécifique mais une multitude de problématiques de communication qui peuvent pousser un annonceur ou une agence à faire appel à un youtubeur. Cela peut être tout simplement un besoin de notoriété. Cela peut aussi être un objectif d'image: un spécialiste, même s’il a une audience moyenne, peut être très légitime pour parler d’une marque auprès de sa communauté.»

 

2. Savoir repérer les potentiels

Les annonceurs ont tendance à céder à la facilité lorsqu’il s’agit de chercher un youtubeur. «Cela me rappelle l’époque des blogs», soupire Emmanuel Vivier, cofondateur de Hub Institute. «Les marques ont tendance à aller vers les Youtubeurs les plus connus, alors qu’il existe une multitude de talents, qui réalisent des centaines de milliers de vues. Comme cette vlogueuse dont les vidéos consistent à ouvrir des Kinder Surprise ou des boîtes Play-Doh… Si je vends du jouet, j’ai plutôt intérêt à contacter ce genre de personne plutôt que Norman…»

«Les vues ne font pas tout, estime aussi Anne-Laure Parmantier, PDG de l’agence WTTF. La régularité des vidéos mais aussi la motivation du youtubeur est importante: fait-il cela par envie réelle d’utiliser un support tel que You Tube ou alors cherche-t-il une notoriété rapide? L’impact sur la qualité de travail diffère alors.»

Mais qui sont les youtubeurs du moment? «Évidemment Norman, Cyprien et Enjoy Phoenix, Tartofraises pour le nail art, Squeezie pour le gaming, Andy Raconte pour l’humour, Sweety B pour la beauté…», énumère Anne-Laure Parmantier. Stéphane Bouillet cite quant à lui «Siphano et Fanta et Bob pour les jeux vidéos, Tech News & Test dans le high-tech, Sananas, Jenesuispasjolie et Mademoiselle Gloria pour la beauté».

 

3. Devenir soi-même youtubeur

«Au lieu de payer quelqu’un pour être cool à notre place, pourquoi ne pas essayer de devenir cool soi-même?», résume Emmanuel Vivier. Celui-ci cite évidemment l’exemple de Red Bull, un cas d’école selon lui. «Red Bull MediaHouse [agence de communication et d'advertainment de la marque de boisson énergisante] est rentable!», rappelle-t-il. «Une marque comme DC Shoes, qui vend du sportswear et du streetwear, cartonne avec ses “gymkhanas” spectaculaires.» En France, Emmanuel Vivier salue le travail de «Michel et Augustin, qui ont réalisé deux opérations très réussies: la première en recrutant dans le métro, la seconde en médiatisant sa visite de Starbucks aux États-Unis».

 

4. Ne pas délaisser les autres plateformes

«De nouvelles plateformes sociales sont apparues et avec elles leurs lots d'influenceurs et d'ambassadeurs de marques. Ces réseaux sociaux ont leurs propres spécificités et ne parasitent pas You Tube, pense Grégory Jeandot. Ils offrent cependant aux marques de nouvelles opportunités créatives et stratégiques, la possibilité d'amener leurs clients sur un nouveau terrain de jeu. Mais d’un point de vue rationnel, la force de frappe de You Tube est aujourd'hui bien plus grande que celle de Snapchat, Vine et Instagram réunis.»

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.