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La présidence de la République a mis en ligne, jeudi 24 septembre au soir, son nouveau site internet qui fait la part belle aux réseaux sociaux. Un site en responsive design, l'Elysée étant dénué de tout appli mobile ou tablette.

Pour son nouveau site officiel, lancé le 24 septembre et conçu par l'agence digitale Lumini, l'Elysée met l'accent sur la dimension sociale et communautaire. Trois ans après son remodelage en responsive design, l'outil de communication de la Présidence s'adapte ainsi à l'ère des médias sociaux, afin de séduire les plus jeunes, alors même qu'il a fait le choix de n'avoir aucune application mobile ou tablette.

Dès la page d’accueil, le visiteur (300 000 par mois) verra qu'Elysee.fr est criblé de marqueurs «sociaux», favorisant notamment la vidéo. Au-delà du live, il sera donc possible de partager la parole et l'image présidentielles sur Twitter, Facebook ou Instagram (une nouveauté) et de s'inscrire dans la durée. «On avait un gros défaut, les tweets arrivaient en une, mais ils disparaissaient, il n’y avait pas d’archives sur les tweets, les Vine, les Instagram. Là, on va pouvoir mettre en une des contenus en fonction de ce qu’on veut pousser», souligne Frédéric Giudicelli, responsable adjoint du pôle presse et communication, en charge du numérique. La cellule dispose de deux JRI et produit vingt à trente vidéos par semaine.

A eux la mission d’assurer la livraison «d’instantanés éditorialement intéressants», comme une condamnation du coup de force au Burkina-Faso par le «PR»… ou ses bains de foule souriante pendant les Journées du patrimoine. Pour sa barre d’alerte et son module de live où l’utilisateur clique sur le player, le site s’est inspiré des sites médias. La fonction éditoriale de Elysee.fr, qui a touché 2 millions de visiteurs depuis 2012, est revendiquée. Il ne s’agit pas d’apparaître présent sur tous les réseaux. «Le but n’est pas de démontrer qu’on est partout», insiste le chef de la cellule Web. La preuve? Certains outils sociaux ne sont plus guère utilisés. «On utilise beaucoup moins Tumblr, sauf pour les gifs animés, ajoute-t-il, on n’arrivait pas à prendre nos marques.»

L'Elysée ne pratique la curation d'éléments émanant des réseaux sociaux que s'il s'agit de comptes officiels. Selon un observateur extérieur, les commentaires ne sont plus du tout à l’honneur depuis que les électeurs du Front national en font leur miel. Quant à Foursquare, il a laissé un mauvais souvenir du temps de Nicolas Sarkozy en raison de ses capacités de géolocalisation: la visite du chef de l’Etat à la famille d'un jeune décédé à Marseille était devenue: «Je viens d’arriver à la Timone».

Une websérie vidéo pour l'image de la France

L’image sera aussi, sur le site, au centre d’un nouvel onglet «coulisses» dans lequel on retrouvera une web-série vidéo «Elysée in & off», produite à un rythme trimestriel et destinée à valoriser les métiers de l’Elysée. Après le protocole, suivront le service audiovisuel et le secrétariat général du gouvernement qui prépare le Conseil des ministres. L’action est alors très institutionnelle. La cellule audiovisuelle travaille «pour l’image de la France» en filmant par exemple «l’excellence de la lingère qui repasse une nappe vieille de 150 ans».

Autre nouveauté, des «dossiers thématiques»présentés dans un format innovant, dévéloppé par la start up française Racontr. Ils portent sur la lutte contre le terrorisme, la France dans le monde, Cop 21 ou la jeunesse. D'autres suivront... Ainsi, c’est un tout autre axe stratégique qui apparaît: il faut alors raconter l’action politique du chef de l’Etat à travers les archives. «Notre démarche est à la fois la valorisation de la présidence de la République et la valorisation de l’action du président», estime Frédéric Giudicelli. Elysée et Elysée-moi, en somme.

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