Digital
Dans un marché hexagonal dominé par les loueurs de voiture Avis, Hertz et Europcar, Sixt compte sur la qualité et la quantité de ses services pour s'imposer. Le point avec Jean-Philippe Doyen, président de Sixt France depuis 2010.

Quelle est le positionnement du groupe?
Jean-Philippe Doyen. Sixt veut offrir le meilleur service au meilleur tarif. Notre force réside à la fois dans la qualité de notre flotte [Sixt est le premier acheteur de véhicules BMW dans le monde] et dans les équipements que nous proposons [comme le système Connected Drive, une conciergerie embarquée, le GPS, une connexion Bluetooth...].


Comment émerger face à vos concurrents?

J.-P.D. Sixt a toujours été une entreprise innovante. Par exemple, nous avons été les premiers à lancer un site, puis une application mobile. Aujourd’hui, nous développons de nouveaux services pour devenir un acteur complet de la mobilité, par la location classique de véhicules, mais aussi en proposant de la location longue durée avec du leasing, de la location très courte durée avec Drive Now, de la location avec chauffeur... Pour autant, la location classique représente 80% de notre chiffre d’affaires.


En quoi consiste l’offre Drive Now?
J.-P.D. Il s’agit d’un système d’autopartage où les véhicules sont en self-service et pour lequel les utilisateurs paient à la minute. Drive Now n’est pas encore disponible en France.


Comment les loueurs de voiture peuvent garder la main face à Autolib, Uber et autres Ouicar?
J.-P.D. Le marché de la mobilité est en pleine croissance. Nous considérons que la tendance va au développement de l’usage au détriment de la propriété, notamment dans les agglomérations, où les conducteurs sont confrontés à la pollution et au manque de place. Plus il y a d’outils de mobilité, plus nous irons vers une mobilité rationnelle et intelligente. Par ailleurs, l’innovation et la modernité ne sont pas l’apanage de ces starts-up. La preuve, c'est qu'avec Drive Now, nous sommes présents sur le même créneau qu’Autolib, et grâce à la location de véhicules avec chauffeur, nous sommes présents sur le secteur des VTC [voitures de tourisme avec chauffeur].


Comment se porte Sixt en France?
J.-P.D. Nous avons doublé de taille depuis 2010 pour atteindre 200 millions d'euros de chiffre d’affaires en 2015, toutes activités confondues. Nous estimons que nous sommes à 20% de part de marché dans les gares et aéroports. Nous ouvrons entre 20 et 30 agences par an et nous possédons actuellement 200 agences en France.


Quelle est la stratégie marketing de Sixt France?
J.-P.D. La plateforme globale du groupe, c’est «Feel the Motion». Mais le siège de Sixt laisse les équipes locales prendre des initiatives en fonction des besoins sur les marchés. En conséquence de quoi, les stratégies marketings sont adaptées aux pays. C’est pourquoi nous avons lancé la plateforme franco-française Boost Yourself en 2012 [avec BETC pour la création et My Media pour l’achat médias] pour expliquer à nos clients que Sixt offre une expérience différenciante qui booste leur quotidien. La notion de plaisir au volant est importante pour nous.


Quelles sont vos priorités en termes de communication?
J.-P.D. Etant donné que nous sommes le dernier des grands loueurs internationaux à s’être implanté en France, nous avons un déficit de notoriété à compenser. Nous sommes à 70% de notoriété assistée et à moins de 30% en notoriété spontanée. Pour combler ce manque, nous avons lancé une série de trois spots télévisés en 2013 et une autre série en 2014.


Mais Sixt est aussi connu pour ses affiches humoristiques et provocantes?
J.-P.D. Nous voulons mettre en exergue notre réactivité et notre offre différenciante à travers ces réactions humoristiques à l’actualité.


Quelle est la part de vos investissements publicitaires en France?
J.-P.D. Nous ne communiquons pas à ce sujet, mais ils représentent largement plus de la moitié des investissements médias du secteur.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.