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La marque de champagne du groupe LVMH communique sur ses packagings avec une série de films d'animation distrayants et pédagogiques.

On ne sait pas si cette veuve était joyeuse, mais nombreux sont ceux qui –n’ayons pas peur des clichés– l’ont qualifiée de «pétillante». Barbe Nicole Clicquot, née Ponsardin, avait non seulement la bosse des affaires, mais un esprit ingénieux: on doit à la patronne de la maison de Champagne fondée en 1772 le procédé de «la table de remuage», permettant d'obtenir des vins plus clairs, nets et limpides.

«L’innovation, c’est très “Clicquot”», estime Laurent Vidal, cofondateur, aux côtés de Nicolas Crespy, de l’agence Fantom, spécialiste en stratégie et développement de solutions digitales, production web et contenus. L’enseigne œuvre depuis trois ans pour la marque du groupe LVMH sur les questions de packaging et d’écologie, «un chantier espiègle, décalé», résume Laurent Vidal. On lui doit une série de films d’animation intitulés «Naturally Clicquot», qui visent à expliquer la conception de ces emballages 100% biodégradables, à base de la peu glamour… pomme de terre.

Petits bouchons

Le brief? Simple comme l’antique: «Comment fait-on pour rester factuel avec une aspérité créative? C'est ce que, chez Clicquot, on appelle le “twist”», explique Laurent Vidal. Également so Clicquot, hormis l’emblématique couleur jaune orangée, les bouchons, ornés de l’encapuchonnée Veuve. Les «Clicorks», jeu de mot sur «corks» [bouchons] et la marque, déambulent dans des paysages de carton, tout en se présentant comme l’équipe de bouchons, chercheurs et testeurs facétieux de l’Innovation Center Veuve Clicquot.

Rien d’effervescent néanmoins dans le procédé retenu, le «stop-motion», qui requiert la patience propre aux décantations les plus lentes. «Le réalisateur, Julien Jourdain de Muizon (production Starloo), travaille avec une extrême minutie: des heures et des heures de travail sont nécessaires pour filmer ne serait-ce que quelques secondes…», souligne Nicolas Crespy, cofondateur de l’agence Fantom. Le tournage a, comme on peut s’en douter, «demandé un travail de storyboarding très précis, des créations d’objets à l’échelle de bouteilles, avec un travail important sur la lumière: c’est du dessin animé.»

Stop-motion top secret

Un processus sur lequel les protagonistes resteront aussi jalousement discrets que sur les techniques de pressurage, de nouaison et de remuage des grandes maisons rémoises. «Les réalisateurs de stop-motion aiment garder pour eux leurs secrets de fabrication», note Laurent Vidal.

Les tribulations des bouchons écolo de Veuve Clicquot ont d’ores et déjà, indique le publicitaire, «généré 275 millions d’impressions et particulièrement cartonné aux États-Unis». Sans doute parce que, selon Laurent Vidal, «nous avons réalisé du digital sans digitaliser les choses : les films sont faits avec des bouts de carton, littéralement !». Après la pomme de terre, le tout dernier opus de la saga, «Naturally Clicquot 3», expose quant à lui le premier packaging de champagne réalisé à partir de… raisins de Champagne. Qu’importe le flacon…

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