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Le nouveau film de Petit Bateau signé BETC présente une petite entreprise menée par un bambin, le tout sur les rythmes robotiques du Rockit de Herbie Hancock.

L’enfance est, dit-on, un pays dont on ne revient jamais. À douze ans, chez ses parents, Damien Bellon écoutait en boucle le Rockit de Herbie Hancock. «J’adorais ce morceau, qui au moment de sa sortie, dans l’album Future Shock, avait mis KO Michael Jackson dans les charts», se souvient le créatif, directeur artistique chez BETC. Synthé impérial et scratches en rafales, le morceau constitue la bande-son du dernier film Petit Bateau, «Mini Factory», qui comme son nom l’indique, donne à voir une ingénieuse usine de vêtements pilotée par un bambin.

Petit Bateau, adepte du travail des enfants? Blague à part, le brief de ce film international –dont le nom anglais est «For serious kids» [«Pour les enfants, les vrais»]– était plutôt, explique Damien Bellon, en duo avec la conceptrice-rédactrice Gabrielle Attia, «de rappeler la qualité et la solidité de fabrication des vêtements Petit Bateau».

Dès le départ, Damien Bellon imagine la «fun factory» du spot, avec en tête, le tube syncopé de Hancock. «Cette musique aurait pu être écrite par un enfant, estime-t-il. Rockit combine de l'électro, des percussions plutôt afro, du scratch, des voix synthétiques et surtout elle a une énergie incroyable. Il a lancé le scratch en 1984 dans le monde entier. Son clip était déjà ultra-robotique, et me rappelle les eighties, quand j’allais voir des mecs faire les robots aux Halles.»

La junior entreprise de Petit Bateau doit tout autant aux Goonies (sorti en 1985, réalisé par Richard Donner sur un scénario de Chris Columbus et une idée de Steven Spielberg) qu’à Willy Wonka (Charlie et la Chocolaterie), au Grand Saut des Frères Coen ou encore «au petit-déjeuner de Pee-Wee Herman», énumère Damien Bellon. Et à Michel Gondry? «C’est la deuxième fois qu’on me le demande, mais non. Dans les sources d’inspiration, je citerais plutôt les sculptures de Chris Burden, les mobiles de Jean Tinguely et de Peter Fischli et David Weiss.»

Qunize jours de décoration

Quant au réalisateur, Patrick Daughters (Production: 75), c’est au gré des lignes bleues d’un cahier d’écolier qu'il a livré ses notes d’intention. «L’un des plus jolis traitements que j’aie jamais reçus d’un réalisateur, riche, foisonnant, avec des photos d’Einstein, de mecs sur la lune», souligne Damien Bellon, qui a travaillé «en team» avec l’Américain: «Je lui ai proposé le tambour-santiag-gant de boxe, il m’a proposé le vélo-side-car-choppeur fait avec un bidon de lait...»

Le tournage aura lieu à Prague, «dans une ancienne usine très belle». Trois jours de tournage, cela paraît peu au créatif qui craint de devoir tourner«un nombre de prises déraisonnables», alors que le travail de décoration a pris quinze jours, «avec une grosse équipe de décorateurs et une base de machines prédéfinies, mais aussi sept tables supplémentaires remplies de jouets et gadgets pour accessoiriser le set». Le plateau, qui paraissait triste et vide au départ, prendra les contours d’un capharnaüm lorsque les équipes quitteront les lieux. Jouets, cartons, vélos, ballons épars… Comme dans la chambre désordonnée de l’éternelle enfance.

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