Transports
Face à la bronca des hôteliers hostiles à son partenariat avec Airbnb, visant à inciter les voyageurs à louer leur appartement pour augmenter leur budget de voyage, le voyagiste de la SNCF suspend son projet.

Voyages-sncf.com, dirigé par Franck Gervais, a annulé sa conférence de presse qui devait avoir lieu ce mardi matin, 15 novembre, a-t-il fait savoir par un mail envoyé lundi soir à 22h40 à sa liste de journalistes après près de 6 heures de réflexion en cellule de crise. Le voyagiste indique dans ce mail, envoyé par agence  de RP Alchimia, qu’il devait  présenter «un test qu’il effectue avec des acteurs de l’économie collaborative, Airbnb et Ouicar, et qu’il va mener avec Kidygo (...) afin de mesurer l’appétence de nos clients pour les solutions leur permettant d’augmenter leur budget de voyage, grâce au prêt des biens inutilisés pendant leur déplacement».

 

Cette annonce d’un partenariat entre la filiale de la SNCF et Airbnb, qui incite les voyageurs à louer leur résidence sur la plateforme de location d'appartements entre particuliers, avait suscité une bronca de plusieurs syndicats hôteliers dont l'AFP s'est fait l'écho lundi 14 décembre autour de 17h. Didier Chenet, président du GNI-Synhorcat, prêt à en appeler au gouvernement et au Premier ministre, s’étonnait qu’«une entreprise publique (…) noue un partenariat avec une multinationale qui use de toutes les failles du système fiscal français pour  ne déclarer que 2% de son chiffre d'affaire en France et ne créer quasiment aucun emploi».

 

De son côté, l'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie-restauration, indiquait son intention de réagir auprès de Guillaume Pepy, président de la SNCF, mais également auprès du ministre des Transports et de parlementaires. «Le billet de TGV est trop cher donc la SNCF demande à ses clients de louer leur appartement pour le financer. Nous ne comprenons pas», s’offusquait Jacques Barré, président du GNC (groupement national des chaînes hôtelières).

 

Franck Gervais, qui se réjouissait la semaine dernière d'annoncer un nouveau business model avec des acteurs de l'économie collaborative, n'a pas eu le choix. Il suspend son projet. «Cet essai innovant a généré des malentendus auprès de certains acteurs de l’hôtellerie. Les dissiper est aujourd’hui notre priorité et le préalable que nous sommes fixés avant de revenir vers vous, indique Voyages-sncf.com dans son mail de presse. Nous allons rencontrer au plus vite les représentants de la profession hôtelière et voir les opportunités nous permettant de continuer à renforcer la collaboration entre nos activités respectives.»

 

«Nous avons construit notre succès de leaders du e-tourisme français auprès de nos millions de clients sur la promesse de mettre à leur disposition l’ensemble des offres touristiques du marché (trains, bus, avions, hôtels, voitures, séjours, campings, activités de loisirs, etc.), poursuit le communiqué de presse. Ce test ne saurait remettre en cause le partenariat de confiance que nous avons noué avec les professionnels de l’hôtellerie française, dont nous avons vendu plus de 10 millions de nuitées en 15 ans et dont les produits sont bien entendu au cœur de cette promesse faite à nos clients.»

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