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Pour interpeler sur le quotidien émaillé de violences verbales voire physiques des homosexuel(le)s, transsexuel(le)s et bisexuel(le)s, l’association Inter-LGBT vient de sortir un film dont le téléspectateur devient le personnage central.

Dans une salle de classe, un écolier filmé en caméra subjective écrit ce que dicte la maîtresse lorsque son camarade de devant se retourne et fait tomber sa trousse. Alors que l’institutrice cherche le coupable, les autres élèves se mettent à regarder de manière fixe… le téléspectateur, qui devient ainsi le protagoniste principal de ce film de l’association Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans).

Entre ostracisme, critiques et mépris, le quotidien d’une lesbienne, d’un gay, d’un bi ou d’un transsexuel s'apparente bien souvent à un parcours du combattant. Pour sensibiliser le grand public à cette forme d'exclusion, de l’enfance à l’âge adulte en passant par l’adolescence, l’Inter-LGBT, l’agence TBWA Paris et la société de production Moonwalk Films ont conçu et réalisé le spot «Le Parcours».

Diffusé sur internet et au cinéma, ce film se veut universel afin que tous les publics protégés par l’association puissent s’y retrouver. Pour répondre à cette contrainte, le réalisateur Ben Briand a donc opté pour des plans subjectifs. Plutôt qu’utiliser cette technique de manière classique, à savoir caméra à l’épaule, les équipes créatives ont préféré tester un nouveau procédé. La caméra a ainsi été fixée sur un casque, lui-même placé sur la tête d’un comédien, puis d’une comédienne. De la sorte, le spectateur ne peut identifier le sexe de la cible de ces visages moqueurs, de ces messes basses et de ces invectives plus ou moins agressives. Il aperçoit seulement des mains, tantôt féminines, tantôt masculines, et surtout se voit placé dans la peau du personnage.

Métaphore militaire

Grâce à cette technique, le spectateur voit lesdites mains grimpant à une corde (pour s’échapper d’une fête d’adolescents), rampant dans la boue (lors de son coming out devant ses parents), tentant d’ouvrir des portes (pour s’imposer dans une entreprise peu accueillante) ou montant une échelle (pour s’échapper d’une manifestation contre le Mariage pour tous). «Nous voulions que chaque moment important de la vie corresponde à une épreuve particulière», explique Marianne Fonferrier, directrice de création chez TBWA Paris.

Ces épreuves physiques font écho à celles traversées par les LGBT, qui doivent lutter sans cesse pour avancer et réussir à vivre leur vie. Pour renforcer cette métaphore quasi militaire, le tournage (qui a eu lieu sur deux journées et deux nuits à l’été 2015) s’est fait en extérieur, dans une forêt, où six décors différents ont été construits. «Un parcours du combattant se déroule en extérieur, sur un terrain naturel avec des arbres, de l’eau, de la boue et du sable», glisse Marianne Fonferrier.

D’autant plus qu’en extérieur, il est plus facile de s’échapper… comme le suggère la fin du film, montrant ce héros sans visage courir pour échapper à ces épreuves et la signature finale: «Jusqu’à ce que les mentalités progressent. Nous continuerons d’avancer.»

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