En France, le Classico, c’est eux. Le choc entre le PSG et l'OM, les deux équipes les plus populaires du championnat de France de football, est toujours un événement, et c'était justement l’affiche de la finale de la Coupe de France, samedi 21 mai au Stade de France. Une rencontre entre ces deux clubs va toujours plus loin que le sport: c’est le choc de deux histoires, la rivalité entre deux cultures, l’antagonisme de deux images.
Toutefois, depuis l’arrivée des Qataris au Paris Saint-Germain, les deux équipes ne semblent plus jouer dans la même cour. D’autant que si Paris rit, l'Olympique de Marseille est à la peine, et son actionnaire principal, Margarita Louis-Dreyfus, a annoncé que le club était à vendre. «Les courbes n’ont cessé de se rapprocher. Aujourd’hui, elles se croisent, estime Virgile Caillet, directeur général de la Fifas (Fédération française des industries sport & loisirs). Auparavant, l’OM était le club de cœur pour le public, et le PSG, c’était l’arrogance de Paris, la capitale.» Mais les temps ont changé. La preuve: Paris vend désormais beaucoup plus de maillots que l’OM, respectivement plus de 500 000 contre moins de 300 000.
«Le PSG est devenu une marque, l'OM est resté un club»
«Le PSG a formidablement évolué. Désormais, c’est plus qu’un club, c’est une marque, complète Gilles Dumas, président de Sportlab. De son côté, l’OM est resté un club, ce qui lui permet aussi de bénéficier de plus d’authenticité.» Le Paris Saint-Germain, qui a souffert du clivage entre Paris et la province, est, avec ses propriétaires qataris, entré dans une autre cour que l’OM. «C’est devenu le vaisseau amiral du football français, de manière consciente ou non», résume Virgile Caillet.
Face à la déferlante parisienne, les Marseillais n’ont cependant pas tout perdu. Malgré ses déboires et revers sportifs, l'OM conserve une image sympathique et une capacité commerciale importante. Sans doute la meilleure de la Ligue 1… après le PSG. «Mais le PSG a besoin d’un OM fort, affirme Gilles Dumas. Marseille, c’est un bien public. Je suis persuadé que le potentiel est même supérieur à celui du club parisien.» Pour ce faire, l’OM devra passer par des réformes et trouver un nouveau propriétaire aussi ambitieux que le Qatar.
