Son projet, Olivier Janin y a investi toutes ses économies. Il y croit, plus motivé que jamais. Au départ, il y a un grand rêve: créer un produit grand public bienveillant pour développer l’intelligence émotionnelle. « Mon objectif de long terme, c’est d’offrir aux gens un moyen de capter leurs émotions, de mieux les comprendre, notamment leur niveau de stress. Et ensuite de leur donner les moyens d’y remédier via des shoots de “mieux-être”», explique-t-il.
Depuis 2007, cette idée lui trotte dans la tête. À l’époque, ce diplômé de Saint-Cyr, Infocom et Stanford spécialisé en création digitale est consultant. Il se fait une place dans le monde du divertissement et notamment du jeu vidéo, chez Ubisoft. «C’est un milieu très avancé en termes de mesure des émotions. Ils ne sont plus dans le fantasme des neurosciences mais savent utiliser intelligemment ces technologies», note-t-il.
Sortir du labo
L’entreprise lui confie un gros projet externe: développer une application de bien-être. Il crée alors sa propre entreprise, Neotrope, et monte une équipe avec des ingénieurs, des médecins, des spécialistes du traitement du signal: il se retrouve à la tête d'une équipe hybride entre des sous-traitants internationaux, des laboratoires de recherches, et Ubisoft… En 2014, le projet O Zen sort du bois: un capteur cardiaque et une application ludique aident à rééquilibrer sa respiration, et des exercices permettent de la synchroniser avec les battements du cœur.
Quelques mois plus tard, Olivier Janin repart en campagne avec un autre projet. «À partir d’un bracelet connecté, nous mesurons l’activité électrodermale (transpiration...), la température corporelle, le rythme cardiaque et les mouvements», détaille le spécialiste. Des algorithmes permettent d’interpréter convenablement les résultats pour y lire des émotions.
Rapidement, Neotrope attire les spécialistes du marketing. «Le concept permet de sortir du labo et d’effectuer des mesures émotionnelles in vivo», souligne-t-il. Dans les magasins par exemple… La solution Affect-Tag a été développée à cet effet. Le retail, et notamment Intermarché, ont travaillé avec lui pour adapter l’agencement des magasins ou le merchandising. «Il permet de compléter des tests qualitatifs», argue Olivier Janin. Ce système est installé à l'entrée du magasin et permet au distributeur de récupérer les données instantanément. Soutenu par la BPI en 2015, l'entrepreneur prépare une prochaine levée de fonds.
