Branding
Alors que les ventes de champagne battent des records, avec 312 millions de bouteilles écoulées en 2015, la région peine à attirer les œnotouristes. Une marque ad hoc est lancée pour corriger le tir.

Le champagne se vend bien, la Champagne moins. Face à ce problème, la région Grand Est et le Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC) ont lancé, mi-octobre, une nouvelle marque: «La Champagne, Refined Art de Vivre». Le but affiché est d’unifier l’œnotourisme champenois qui, jusqu’à présent, ne parlait pas d’une même voix, car éclaté sur cinq départements et trois régions.

«Le champagne est connu partout dans le monde. En revanche, l’œnotourisme n’atteint pas les volumes de Bordeaux et de l'Alsace», indique Thibaut Le Mailloux, directeur de la communication du CIVC. Malgré la grande proximité dans l’esprit des touristes entre l’appellation et le territoire, celui-ci «souffre de sa proximité avec Paris. Résultat: la durée moyenne des nuitées n'atteint que deux jours.»

«Raffiné»

Pour redynamiser cette activité, la filière a décidé de s’attaquer au haut du panier, en visant les œnotouristes étrangers à fort pouvoir d’achat, à commencer par les Chinois et les Japonais. D’où le nom de la marque, mêlant français et anglais, et soulignant le côté «raffiné» et «l’art de vivre» à la française.

Ce message est important, souligne Thibaut Le Mailloux, car «le champagne voit souvent son nom usurpé par d’autres vins effervescents, et la confusion demeure dans certains pays». Le budget investi par les acteurs du secteur, le Comité régional de tourisme et le CIVC, est de 500 000 euros par an durant les trois premières années, avec un objectif d’inscrire la marque sur «le très long terme».

La conception de cette nouvelle identité a été confiée à l’agence Comanaging, spécialiste du marketing territorial et touristique, et à l’agence de création en territoire de marque MMAP.

«La Champagne, Refined Art de Vivre» sera promue via les dispositifs de promotion habituels, tels que les relations presse et la publicité, mais en ne ciblant que l’œnotourisme premium. Cet effort vise à doubler le nombre de touristes à 1 million d’ici à cinq ans, et se rapprocher des 1,5 million d'adeptes du Bordelais.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.