Et si j'étais président...
Et si vous étiez le nouveau président de la République? Trois questions posées à Olivier Mathiot, CEO de Price Minister et président de France digitale. Il s'agit du deuxième épisode d'une série d'interviews hebdomadaires réalisée par Majda Chaplain, CEO de MC Factory, en partenariat avec Stratégies.

Quels seraient les trois points principaux de votre programme ? 

Olivier Mathiot. Ma ligne directrice serait de mettre le mandat sous le signe de la confiance en l’avenir et de la prise de risque. Premier point: l’éducation, car c’est là que tout commence. Le rapport au numérique et à l’entreprenariat serait traité dès l’école, en apprenant par exemple l’histoire des grandes entreprises et de ses hommes comme on apprend l’histoire de France. Nous allons vers un monde du numérique qui traitera beaucoup de datas, nous pourrions donc enseigner le code comme une langue étrangère. Ensuite, je souhaiterais transformer les Français en investisseurs. Pour cela, il faut donner envie à tous les citoyens de devenir des business angels, de prendre des risques, leur donner confiance dans les entreprises du futur. Les start-up, par exemple, subissent un vrai problème de financement pour se développer. Enfin, je changerais la Constitution. Je pense que si l’on avait une République 5.1, plus agile, tournée vers la data, avec plus de consultation des citoyens, nous avancerions mieux. Aujourd’hui, les Français ont plus confiance dans les entreprises que dans les hommes politiques. Du coup, nous pourrions par exemple permettre aux entrepreneurs de prendre des congés politiques pour apporter à l’Etat plus de transparence, plus d’open datas, voire des KPI management.

 

Pourquoi faut-il voter pour vous ? Quelle serait votre principale qualité de dirigeant ?

O.M. L’idée générale serait de «Regarder vers l’avenir avec confiance et transparence». L’écoute, l’entente, la capacité à donner la bonne direction sont des qualités que j’ai en tant que dirigeant d’entreprise. Le fait d’inspirer confiance est aussi l’une de mes qualités, et c’est bien d’en être doté lorsque l’on veut prendre des risques.

 

Comment, en tant que président, accompagneriez-vous les entreprises et la France dans ce virage digital, et favoriseriez-vous l'innovation ?

O.M.  Pour moi, il faut transformer l’ensemble. Nous fonctionnons en réseau et si une entreprise se transforme mais pas le reste de la société, cela n’a pas de sens. Ensuite, il faut partir du principe que la transformation digitale c’est de la transparence, de l’agilité et de l’internationalisation. Cela concerne autant les RH que le business et la partie financière. Cela passe par une dimension «intraprenariale» c’est-à-dire des petites équipes au sein d’une société qui vont permettre le mélange des genres et favoriser la venue de start-up dans les grands groupes et vice versa. Ensuite, une fois encore, l’éduction et la formation sont au cœur de cette problématique : pour transformer il faut recruter les talents et pour avoir des talents, il faut dispenser une éducation ad hoc.

 

Quel serait votre engagement vis à vis de cette jeune génération qui, dans les dix ans, se retrouvera sur le marché du travail ?

O.M. Le monde a changé et le marché du travail n’est plus du tout celui qu’ont connu les baby-boomers. L’objectif principal serait donc de faire se rencontrer l’offre et la demande sur le marché du travail et de s’y adapter. Les jeunes sont amenés à être de plus en plus mobiles, à changer de pays, de métier, d’entreprise, de statut. Pourtant, ils sont toujours conditionnés pour choisir une voie et une seule. Il faudrait au contraire pouvoir se former tout au long de sa vie, laisser la possibilité de passer d’un statut à l’autre en toute simplicité. Faire preuve d’agilité à tous les niveaux: administratifs, protection sociale, formation, etc.

 

Lire l'intégralité de l'article sur le site de MC Factory

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.