Automobile

«Devenir numéro un mondial est atteignable». L’objectif, annoncé dans un entretien aux Echos en septembre dernier, pourrait être réalisé dès cette année. Depuis le 14 décembre 2016, Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, est désormais président du conseil d’administration de Mitsubishi Motors (MMC), dont Nissan a pris 14 % du capital. Un nouveau ménage à trois qui pèse 9,5 millions de véhicules.

Le nouvel ensemble va-t-il intégrer le top trois des constructeurs, aux côtés de Volkswagen et Toyota ? Le patron franco-libano-brésilien est un vieux routard de l’automobile, depuis son entrée chez Michelin à sa sortie de l’Ecole des Mines en 1978, à son arrivée chez Renault en 1996 et à la prise de participation des automobiles Nissan en 1999. Une opération qui lui vaut d’être vénéré au Japon : les restructurations qu’il a opérées chez Nissan ont permis le redressement du constructeur nippon, alors en grande difficulté financière.

Cette fois, Carlos Ghosn a flairé l’opportunité derrière les mauvaises fortunes de Mitsubishi Motors, au centre de plusieurs scandales depuis une quinzaine d'années, le dernier en date portant sur une manipulation de tests pour présenter de meilleurs rendements énergétiques. Dans l’entretien aux Echos, le patron déclarait sans fard : « le scandale des émissions C02 de Mitsubishi a ouvert une opportunité que nous avons saisie ».

Chez Mitsubishi, qui devrait enregistrer sur l'année fiscale en cours une perte nette de 240 milliards de yens (2,1 milliards d'euros), Carlos Ghosn devrait employer les méthodes qui ont fait sa réputation : cost-killing, fermeture de certaines usines, économies d’échelle... « L'objectif est de faire rentrer Mitsubishi dans notre alliance industrielle, et de développer ainsi les synergies au bénéfice des trois constructeurs. Il y avait déjà des coopérations de longue date entre Nissan et Mitsubishi, et il y en aura entre Renault et Mitsubishi », explique-t-il.

Autre enjeu cette année pour Carlos Ghosn - d'une toute autre ampleur toutefois - le relancement par Renault de la marque Alpine, une sportive dont les livraisons démarreront avant fin 2017. Au total, 1955 modèles (en référence à l’année de création de la gamme) ont été mis en vente pour un prix oscillant entre 55 000 et 60 000 euros. A ce jour, tous les véhicules disponibles pour la France ont été réservés. Rupture de stock pour une voiture mythique, alors que Carlos Ghosn continue, via Renault, Nissan et Mitsubishi, à ériger son propre mythe.

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