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Les enquêteurs spéciaux travaillant sur le retentissant scandale politique de corruption qui secoue la Corée du Sud ont demandé lundi 16 janvier l'arrestation de l'héritier du groupe Samsung, Lee Jae-Yong, ont-ils annoncé dans un communiqué. Il revient à un tribunal de Séoul d'émettre ou non un mandat d'arrêt contre le vice-président de Samsung Electronics. Fils du président du groupe Samsung Lee Kun-Hee et petit-fils de son fondateur, Lee Jae-Yong a été entendu la semaine dernière pendant 22 heures sur des soupçons de corruption. Il serait le premier chef d'entreprise à être arrêté dans cette affaire qui a entraîné la destitution de la présidente Park Geun-Hye.

Les enquêteurs avaient annoncé mercredi 11 janvier que M. Lee était considéré comme un suspect dans ce scandale à rebondissements centré autour de Choi Soon-Sil, la confidente de la présidente. Choi Soon-Sil est actuellement jugée pour avoir profité de ses relations avec Mme Park afin de soutirer des sommes astronomiques aux conglomérats sud-coréens qui ont versé des millions de dollars à des fondations privées créées par cette confidente de l'ombre. Plus d'une dizaine de personnes ont été arrêtées, dont Mme Choi, les anciens ministres de la Culture et des Affaires sociales, un ancien directeur de cabinet présidentiel et un professeur d'université.

17 millions de dollars

M. Lee, 48 ans, est soupçonné d'avoir approuvé les versements à Mme Choi, qui auraient eu pour objectif d'obtenir des faveurs du gouvernement. Samsung est le conglomérat qui s'est montré le plus généreux en donnant aux fondations de Mme Choi 20 milliards de wons (17 millions de dollars), suivi par Hyundai, SK, LG et Lotte. Le géant sud-coréen est également accusé d'avoir versé des millions d'euros à Mme Choi sous couvert de financer en Allemagne les entraînements sportifs de cavaliers sud-coréens, parmi lesquels la fille de la confidente.

Cela fait des mois que les enquêteurs entendent M. Lee et d'autres cadres dirigeants de Samsung pour déterminer en particulier si le groupe a soudoyé Mmes Choi et Park afin d'obtenir le feu vert du gouvernement à une fusion controversée en 2015. Cette fusion entre deux unités du groupe, Cheil Industries et C&T, était considérée comme une étape cruciale pour assurer une passation de pouvoir en douceur au profit de Lee Jae-Yong. Elle avait été vertement critiquée par certains actionnaires au motif que la valeur de C&T aurait été délibérément sous-estimée, mais la Caisse nationale de retraite (NPS), gros actionnaire de Samsung sous tutelle du ministère des Affaires sociales, avait donné son feu vert à l'opération.

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