Conférence
Organisée jeudi 2 février par Stratégies, en partenariat avec Webedia et le Journal des loisirs interactifs, la conférence «E-sport, comment faire partie du jeu? Les clés pour appréhender ce nouveau marché» a démontré l’intérêt des marques pour le secteur, qu’il ne convient pas d’investir comme le sport.

Les stars de l’e-sport ont fait sensation jeudi 2 février lors de la première conférence Stratégies consacrée au secteur. Pierre-Alexis Bizot, alias «Domingo», et Bruce Grannec, surnommé «Spank» quand il était encore joueur professionnel, ont été les vedettes de la matinée, qui a réuni quelque 300 spectateurs dans la grande salle de l’Elyseum, un espace de congrès situé à deux pas des Champs-Élysées.

Les deux e-sportifs ont rapporté leurs expériences de l’e-sport face à de nombreux annonceurs intéressés par ce nouveau levier de communication. «Streamer» vedette sur Twitch, plateforme de diffusion de vidéo en direct, Domingo a, d’entrée de jeu, mis les pendules à l’heure: «On parle de l’e-sport, pas du e-sport», a-t-il insisté. Une précision appréciée par les spécialistes dans la salle et particulièrement relayée sur Twitter. Puis il a détaillé les différentes disciplines, du jeu de football Fifa, véritable porte d’entrée pour l’e-sport, à League of Legends, la référence, en passant par Call of Duty. «Ce type de jeu, définit comme du tir à la première personne, peut porter à débat, car il apparaît comme violent pour certains, notamment les marques qui, du coup, hésitent à s’y associer», confiait l’expert, par ailleurs commentateur du secteur sur la chaîne Be in Sports.

Investir différemment du sport…

Ensuite, Bruce Grannec révélait quelques détails de son ancienne vie de joueur professionnel. Avec quatre victoires en championnat du monde, le trentenaire, maintenant jeune retraité du secteur, est le plus titré pour un jeu de football. Spank, également commentateur pour Be in Sport, a avoué «tenir des propos et des commentaires plus mesurés à la télévision» que lorsqu’il officie sur Twitch. Pas de quoi contrarier Florent Houzot, directeur des rédactions de Be in Sports, qui a annoncé son intention de le lancer bientôt dans les commentaires de matchs de foot réels.

Plus généralement, Raoul Leibel, directeur commercial de Webedia, société spécialisée dans les médias en ligne, a confirmé que l’e-sport, s’il pouvait s’apparenter au sport, ne devait surtout pas être investi par du sponsoring sportif classique. Les invités de Stratégies étaient unanimes: il faut y aller humblement afin de ne pas brusquer une communauté possédant ses propres règles et médias, et qui, il n’y a pas si longtemps, était moquée par le grand public et bien des commentateurs.

… et avec subtilité

Ces codes ne seraient pas à la portée de tout le monde. Générationnel, l’e-sport possède quelques subtilités que les plus anciens maîtriseraient mal. Les professionnels de la communication reconnaissent l’importance de s’entourer de jeunes collaborateurs initiés au secteur. Diane Ollier, responsable des partenariats d’Allo Resto, a même avoué que son travail en interne pour intégrer l’e-sport dans la communication de l’entreprise a ressemblé à un parcours d’évangélisation. Louis Perrin, responsable EMEA de la division produits grand public de HP, confirme avoir connu l’e-sport «grâce à [ses] enfants». Désormais convaincu, il a lancé un pari: «L’e-sport sera présent aux Jeux olympique de 2020, à Tokyo, comme sport de démonstration.» De quoi offrir au secteur sa légitimité auprès du grand public.

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