Evénementiel
La Fédération française de rugby présente sa candidature pour l’organisation de la Coupe du monde 2023. Le modèle économique laisse entrevoir de larges bénéfices, mais il vient s’ajouter aux projets d’organisation de nombreux autres grands événements sportifs.

La candidature de Paris pour les Jeux olympiques 2024 donne des idées. Après la Fédération française d’athlétisme qui se porte candidate pour accueillir les championnats d’Europe 2020, c’est celle de rugby qui souhaite organiser la Coupe du monde 2023. Après l’Euro de football, l’an passé, les Mondiaux de handball, de hockey, de surf et de lutte cette année, les perspectives prochaines de la Ryder Cup (2018) et de la Coupe du monde de football féminine (2019), la France se découvre terre d’accueil des plus grands événements sportifs mondiaux. Peut-être un peu trop au regard du grand public.

Pour Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, il n’y a aucun soucis. «Quand j’étais secrétaire d’Etat au Sport, on me demandait de porter les candidatures d’événements sportifs car ils contribuent au rayonnement de la France à l’international», a-t-il déclaré jeudi 9 février lors de la présentation du projet de la FFR d’organiser le Mondial de rugby en 2023, après celui de 2007.

Le dépôt du dossier est fixé au 1er juin et la décision sera prise par World Rugby, la fédération internationale, le 15 novembre. C’est deux mois après le choix du CIO pour la ville hôte des Jeux 2024 pour lesquels Paris est candidate. «Il n’y a pas de télescopage. Au contraire, si nous avons les Jeux, ce serait une valeur ajoutée pour notre dossier», répond Bernard Laporte.

Le coût d’une nouvelle Coupe du monde de rugby en France en 2023 est estimé à 300 millions d’euros. Les dépenses directes de l’organisation de l’événement s’élèveraient à environ 150 millions, auxquels il faut ajouter une redevance payée à Rugby World Cup (RWC), entité commerciale de la fédération internationale, pour avoir le droit d’organiser la compétition, soit 120 millions de livres sterling (140 millions d’euros).

Trop d'événements à financer?

En contrepartie, RWC conserve tous les droits marketing et audiovisuels! Du coup, le comité d’organisation ne pourra compter que sur la billetterie: des recettes estimées quand même à 320 millions d’euros. Dans son projet, la FFR «rachetera» auprès de RWC les droits hospitalités. Coût: 40 millions d’euros. Mais la fédération compte récupérer 200 millions sur ce même poste de recettes. Idem pour les droits marketing des sponsors nationaux, qui seraient rachetés 20 millions d’euros et pour lesquels les recettes estimées seraient entre 40 et 50 millions.

«La Coupe du monde 2007 en France a rapporté 34 millions d’euros», rappelle Claude Atcher, ancien international et «monsieur France 2023» à la FFR.

Toutefois, même avec des prévisions aussi optimistes, et sans doute réalistes, l’Etat, les collectivités locales, les spectateurs français et les entreprises, potentiellement sponsors, peuvent-ils absorber et financer autant d’événements sportifs majeurs? «Une Coupe du monde de rugby ce n’est pas un coût, mais la perspective de retombées économiques importantes, répond Bernard Laporte. Ce sont les projets d’événements qui coûtent de l’argent qu’il ne faut pas faire!» Logique et imparable.

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