Dossier Relations publics
Hopscotch a mené une campagne commando, fin mai 2016, pour le compte de l'UPA (Union professionnelle artisanale). Un cas d'école de stratégie multicanal qui a impliqué différents publics.

Objectif: d éfendre la qualification d'artisan.

Discuté en juin 2016 à l'Assemblée nationale, le projet de loi Sapin 2 sur la transparence de la vie économique contenait un article 43 relatif à la suppression de l'obligation de qualification pour les métiers de l'artisanat. En gros, tout un chacun pouvait devenir plombier ou mécanicien sans passer par un CAP ou un BTS afin de faciliter l'accès à l'entrepreneuriat. L'UPA (Union professionnelle artisanale), qui représente 1,3 million d'entreprises, ne l'entendait pas de cette oreille et a mandaté son agence Hopscotch pour monter un contre-feu dans un temps record de trois semaines.



Moyens: opération d'envergure avec un volet humoristique.

L'agence dirigée par Nathalie Bernard a fonctionné en mode commando avec une équipe de huit personnes qui a ciblé les différents publics concernés. Les 577 députés ont reçu un courrier, 71 amendements ont été déposés et une dizaine de rendez-vous ont été organisés, y compris avec le rapporteur de la loi. Le projet émanant du gouvernement, les ministres ont reçu des «box métiers pour les nuls» jouant sur l'humour: et si, en cas de reconversion, Manuel Valls devenait plâtrier, Ségolène Royal électricienne, Emmanuel Macron esthéticien, Michel Sapin boulanger, Myriam El Khomri mécanicienne et Najat Vallaud-Belkacem bouchère? «L'objectif était de montrer les implications pour le grand public: au-delà de la défense d'une corporation, la santé et la sécurité des consommateurs étaient en jeu», commente Nathalie Bernard. La livraison des «box» à vélo a été filmée et relayée sur les réseaux sociaux avec le hashtag #maboxloisapin (http://maboxloisapin.fr). Les médias ont été mobilisés, au niveau national et régional, de même que les écoles d'apprentissage. «Quand on parle de lobbying, on pense élus. Mais il faut agir sur tous les leviers de l'influence», poursuit Nathalie Bernard.

 

Résultat: la fin de l'article incriminé.

L'article litigieux a été rectifié le 9 juin, au grand dam du porteur du projet, Emmanuel Macron, qui n'a pas manqué de dénoncer les lobbies. Au total, l'opération a sensibilisé 1 500 journalistes tandis que 550 000 internautes étaient touchés via les réseaux sociaux. Hopscotch a mesuré 300 retombées médias pour un milliard d'impressions en trois semaines, dont 80% dans des médias grand public et deux tiers dans des médias nationaux. «C'est une campagne qui cassait les codes et qui représentait une prise de risque pour le client», se félicite Nathalie Bernard, dont l'agence a reçu le prix d'honneur de la campagne multicanal 2016 par Communication & Entreprises. «La carte de la dérision peut donc s'avérer tout aussi efficace que des campagnes “coups de poing”.»

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